Le vortex polaire pour les nuls

La promenade glacée de la North Avenue Beach à Chicago, sur le bord du lac Michigan.
Photo: Agence France-Presse (photo) Scott Olson / Getty Images La promenade glacée de la North Avenue Beach à Chicago, sur le bord du lac Michigan.
Le « vortex polaire », c’est l’expression à la mode depuis quelques jours au pays comme aux États-Unis. Ce phénomène météorologique, appelé en bon français « tourbillon polaire » ou « tourbillon circumpolaire », est le grand responsable des vagues de froid que nous subissons depuis le début de l’hiver. 

C’est lui qui a fait chuter les températures en dessous des -25 °C et qui donnait une impression de -40 en tenant compte du facteur de refroidissement éolien dans plusieurs régions du Québec. Encore aujourd’hui, mercredi, les températures seront glaciales sur l’ensemble de la province.

« Le vortex polaire est une grande dépression, plus ou moins stable, étendue sur tout le pôle Nord, qui contient une grosse masse d’air froid », explique André Cantin, météorologue à Environnement Canada. « À la fin décembre, le vortex polaire s’est déplacé sur le nord de la baie d’Hudson. Comme il est plus au sud que d’habitude, il y a des vents du nord qui nous amènent de l’air extrêmement froid », poursuit-il.

Vivement le week-end

Bien que ce phénomène ne soit pas exceptionnel, cet air froid s’est rendu pour une rare fois jusqu’aux États-Unis. Nos voisins américains n’ont pas connu des températures aussi froides, du Minnesota à la Géorgie, depuis plus de 20 ans. La température ressentie au Montana a notamment été de -53, et de -5 dans le nord de la Floride. Les Snowbirds québécois n’auront pas réussi à fuir complètement l’hiver cette année. Un record de froid a même été battu à New York. Il a fait -15,5 °C à midi à Central Park. Du jamais vu depuis 118 ans ! Près d’une cinquantaine de villes américaines ont d’ailleurs battu des records de froid, dont Philadelphie qui a enregistré un -15,5 °C.

« C’est normal d’avoir au moins une vague de froid par année. Mais ce qui caractérise le vortex polaire, c’est que cette masse d’air froid est persistante et quand elle est aussi basse, on peut connaître pendant l’hiver plus d’une vague de froid qui dure habituellement quelques jours, comme c’est le cas cette année », explique Pierre Gauthier, professeur en science de l’atmosphère à l’Université du Québec à Montréal. « Mais ce vortex polaire se défait au printemps et se replace en quelque sorte au pôle Nord, dans son milieu naturel », ajoute-t-il.

Selon Environnement Canada, les effets du vortex polaire se feront déjà un peu moins sentir vendredi. Les températures vont remonter au Québec, et la fin de semaine devrait être beaucoup plus clémente. « C’est difficile de prévoir le déplacement du vortex polaire, mais nous voyons qu’il a tendance à s’affaiblir et à remonter un peu plus vers les Territoires du Nord-Ouest », indique M. Cantin.


Avec l’Agence France-Presse

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