Le rorqual commun Capitaine Crochet en danger

À Tadoussac, bien des gens la connaissent par son nom. La femelle rorqual commun Capitaine Crochet est en effet une habituée du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent observée chaque année depuis 1994. Mais la vie de cette vedette recherchée par les croisiéristes est maintenant menacée.
La baleine d’une vingtaine de mètres s’est empêtrée dans un engin de pêche au crabe, ont constaté plus tôt cette semaine des opérateurs d’excursions en mer, qui ont alerté Urgences Mammifères marins. «Elle a un casier de crabe directement accroché sur sa tête, qui ne bouge pas. C’est un endroit très difficile d’approche et on ne voit pas comment il s’est fixé sur sa tête. Et ce casier est probablement relié à des centaines de pieds de câble, dont une partie est plombée», a expliqué vendredi Robert Michaud, président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et directeur des programmes de recherche.
Une équipe composée de représentants de Parcs Canada, de Pêches et Océans Canada, du GREMM et du Centre de coordination du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins suit toutefois la situation. «Une intervention de désempêtrement sur une grande baleine nageant librement comporte des risques importants, autant pour l’animal que pour les intervenants. Le fait qu’une partie de l’engin soit sur la tête rend l’opération encore plus délicate. En fait, c’est une opération extrêmement délicate», a dit M. Michaud.
Les membres de cette cellule de crise doivent tenter de poser une balise télémétrique sur l’animal afin de la retrouver plus facilement au moment voulu. Ils sont également en contact avec des experts de la côte est Américaine, qui ont davantage d’expérience par rapport à ce type de situation. Il est aussi question d’utiliser un avion afin de mieux comprendre comment l’animal est empêtré dans l’engin de pêche.
Une «vedette»
Chose certaine, les problèmes de Capitaine Crochet ont suscité «tout un émoi» chez les croisiéristes, habitués de la côtoyer année après année, a souligné M. Michaud. Il faut dire que cette baleine est une femelle bien connue dans la région du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, qu’elle fréquente depuis 1994. Elle doit son nom à sa nageoire dorsale bien arquée vers l’arrière.
Habituellement la première de son espèce à arriver dans le secteur au printemps, elle manquait à l’appel jusqu’à jeudi. Elle est normalement vue dès le mois de mai. Cette femelle semble suivre une routine qu’on lui connaît bien, soit une arrivée dès le début de saison pour un long séjour dans son aire d’alimentation, la tête du chenal laurentien. Elle a été aperçue avec un baleineau en 2001 et de nouveau en 2007.
Les engins de pêche constituent une menace constante pour les cétacés dans les océans du globe, mais aussi dans le Saint-Laurent. En 2009, le cachalot Tryphon — observé régulièrement depuis 1991 dans le Saint-Laurent — s’est empêtré dans un engin de pêche, et malgré les efforts pour tenter de le sauver, il a été retrouvé mort sur l’île Saint-Barnabé, au large de Rimouski.
Il y a deux semaines, une baleine à bosse a aussi été observée empêtrée dans un engin de pêche au crabe dans la Baie des Chaleurs. Des secouristes ont tenté de la libérer, mais sans succès.
Rorquals «en péril»
Les spécialistes des rorquals communs estiment que les évaluations de la population de l’Atlantique Nord sont trop imprécises pour permettre de déterminer le nombre d’individus. Ils seraient, au mieux, quelques milliers. Au Canada, le deuxième plus animal de la planète est inscrit sur la liste des espèces « en péril ». Une partie de cette population passe en effet plusieurs mois par année dans les eaux du Saint-Laurent. Certains individus, qui peuvent atteindre près de 25 mètres, sont observés depuis plus de 20 ans.
C’est essentiellement la chasse intensive menée au 20e siècle qui a fait disparaître une bonne partie de l’espèce. Les rorquals communs sont aujourd’hui confrontés à plusieurs menaces, dont la principale est la pollution sonore causée par la navigation, l’exploration sismique, le sonar militaire et le développement industriel.
L’Islande est, avec la Norvège, le seul pays à pratiquer ouvertement une chasse «commerciale» au rorqual commun. Le pays rejette le moratoire mis en place par la Commission baleinière internationale depuis 1986. L’Islande considère qu’elle mène une chasse légale et durable, basée sur des données scientifiques. Après deux années d’interruption, le pays a d’ailleurs annoncé récemment qu’elle lancera en juin une nouvelle campagne de chasse. Deux navires doivent lever l’ancre pour aller harponner un total de 154 rorquals communs, une espèce considérée comme menacée de disparition.
Les animaux abattus seront essentiellement exportés au Japon. La demande pour la viande de baleine a fortement diminué au cours des dernières décennies dans ce pays. Tokyo ne ménage d’ailleurs pas les efforts pour tenter de stimuler la demande, puisque le pays est pris avec d’importants stocks de viande invendus.
La baleine d’une vingtaine de mètres s’est empêtrée dans un engin de pêche au crabe, ont constaté plus tôt cette semaine des opérateurs d’excursions en mer, qui ont alerté Urgences Mammifères marins. «Elle a un casier de crabe directement accroché sur sa tête, qui ne bouge pas. C’est un endroit très difficile d’approche et on ne voit pas comment il s’est fixé sur sa tête. Et ce casier est probablement relié à des centaines de pieds de câble, dont une partie est plombée», a expliqué vendredi Robert Michaud, président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et directeur des programmes de recherche.
Une équipe composée de représentants de Parcs Canada, de Pêches et Océans Canada, du GREMM et du Centre de coordination du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins suit toutefois la situation. «Une intervention de désempêtrement sur une grande baleine nageant librement comporte des risques importants, autant pour l’animal que pour les intervenants. Le fait qu’une partie de l’engin soit sur la tête rend l’opération encore plus délicate. En fait, c’est une opération extrêmement délicate», a dit M. Michaud.
Les membres de cette cellule de crise doivent tenter de poser une balise télémétrique sur l’animal afin de la retrouver plus facilement au moment voulu. Ils sont également en contact avec des experts de la côte est Américaine, qui ont davantage d’expérience par rapport à ce type de situation. Il est aussi question d’utiliser un avion afin de mieux comprendre comment l’animal est empêtré dans l’engin de pêche.
Une «vedette»
Chose certaine, les problèmes de Capitaine Crochet ont suscité «tout un émoi» chez les croisiéristes, habitués de la côtoyer année après année, a souligné M. Michaud. Il faut dire que cette baleine est une femelle bien connue dans la région du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, qu’elle fréquente depuis 1994. Elle doit son nom à sa nageoire dorsale bien arquée vers l’arrière.
Habituellement la première de son espèce à arriver dans le secteur au printemps, elle manquait à l’appel jusqu’à jeudi. Elle est normalement vue dès le mois de mai. Cette femelle semble suivre une routine qu’on lui connaît bien, soit une arrivée dès le début de saison pour un long séjour dans son aire d’alimentation, la tête du chenal laurentien. Elle a été aperçue avec un baleineau en 2001 et de nouveau en 2007.
Les engins de pêche constituent une menace constante pour les cétacés dans les océans du globe, mais aussi dans le Saint-Laurent. En 2009, le cachalot Tryphon — observé régulièrement depuis 1991 dans le Saint-Laurent — s’est empêtré dans un engin de pêche, et malgré les efforts pour tenter de le sauver, il a été retrouvé mort sur l’île Saint-Barnabé, au large de Rimouski.
Il y a deux semaines, une baleine à bosse a aussi été observée empêtrée dans un engin de pêche au crabe dans la Baie des Chaleurs. Des secouristes ont tenté de la libérer, mais sans succès.
Rorquals «en péril»
Les spécialistes des rorquals communs estiment que les évaluations de la population de l’Atlantique Nord sont trop imprécises pour permettre de déterminer le nombre d’individus. Ils seraient, au mieux, quelques milliers. Au Canada, le deuxième plus animal de la planète est inscrit sur la liste des espèces « en péril ». Une partie de cette population passe en effet plusieurs mois par année dans les eaux du Saint-Laurent. Certains individus, qui peuvent atteindre près de 25 mètres, sont observés depuis plus de 20 ans.
C’est essentiellement la chasse intensive menée au 20e siècle qui a fait disparaître une bonne partie de l’espèce. Les rorquals communs sont aujourd’hui confrontés à plusieurs menaces, dont la principale est la pollution sonore causée par la navigation, l’exploration sismique, le sonar militaire et le développement industriel.
L’Islande est, avec la Norvège, le seul pays à pratiquer ouvertement une chasse «commerciale» au rorqual commun. Le pays rejette le moratoire mis en place par la Commission baleinière internationale depuis 1986. L’Islande considère qu’elle mène une chasse légale et durable, basée sur des données scientifiques. Après deux années d’interruption, le pays a d’ailleurs annoncé récemment qu’elle lancera en juin une nouvelle campagne de chasse. Deux navires doivent lever l’ancre pour aller harponner un total de 154 rorquals communs, une espèce considérée comme menacée de disparition.
Les animaux abattus seront essentiellement exportés au Japon. La demande pour la viande de baleine a fortement diminué au cours des dernières décennies dans ce pays. Tokyo ne ménage d’ailleurs pas les efforts pour tenter de stimuler la demande, puisque le pays est pris avec d’importants stocks de viande invendus.