La Virginie tourne le dos à l’uranium
Des groupes environnementaux pressent le gouvernement de Pauline Marois de suivre l’exemple de l’État de la Virginie en tournant le dos à l’exploitation des mines d’uranium sur son territoire.
« Après plus de trois ans d’analyses scientifiques et de débats publics, et malgré les pressions de l’industrie minière, la Virginie a pris une sage décision », s’est réjoui le porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, Ugo Lapointe. « C’est le temps que Québec décrète aussi un moratoire sur les mines d’uranium », a-t-il lancé.
Après vérification des meilleures pratiques appliquées dans le monde — le Canada inclus —, il n’existe encore aucune méthode éprouvée à long terme pour assurer la sécurisation des grandes quantités de résidus miniers, contenant jusqu’à 85 % de la radioactivité originale des gisements exploités, laissés derrière par l’industrie, relève l’Académie des sciences des États-Unis dans un volumineux rapport publié en décembre 2011.
« Cela serait également une suite logique à l’abandon du nucléaire au Québec pour privilégier d’autres sources d’énergie à moindres risques et à moindres impacts », a indiqué le porte-parole de Nature Québec, Christian Simard.
Cette nouvelle requête intervient au moment où la société uranifère Ressources Strateco inc. tente de forcer par le biais de la Cour supérieure le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs à cesser de tergiverser dans le projet Matoush, situé « à la tête des eaux du lac Mistassini, le plus grand lac d’eau douce au Québec ». S’opposant fermement à ce projet, les Cris demandent également un temps d’arrêt sur les projets miniers d’uranium au Québec.