Forêt des Hirondelles - Les opposants au projet immobilier saisissent la cour

Des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville se sont adressés à la Cour supérieure, mardi, pour tenter de bloquer le projet immobilier du sénateur Paul J. Massicotte dans la forêt des Hirondelles. Profitant de la campagne électorale en cours, ils ont aussi réclamé des candidats de la circonscription de Montarville des engagements en faveur la protection du boisé de six hectares.

Conjointement avec Nature Québec, les citoyens réunis au sein du Regroupement pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles ont présenté une requête en injonction au palais de justice de Longueuil. Ils ont invoqué la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables en faisant notamment valoir que la forêt abritait du ginseng à cinq folioles, une plante en voie de disparition.


« On trouve dommage de devoir demander une injonction pour faire respecter la Loi sur les espèces menacées. On pense que c’est à l’État de le faire, a souligné Christian Simard, directeur général de Nature Québec. Autant il y a eu une volonté claire dans le cas de l’île Charron, autant dans ce cas-ci, on regarde ailleurs. Pour nous, il y a apparence de complaisance envers le promoteur, le sénateur Paul J. Massicotte »


La juge Nicole M. Gibeau a pris la cause en délibéré et devrait rendre une décision d’ici le 1er septembre, a indiqué Marilou Alarie, coordonnatrice du regroupement de citoyens.


Rappelons que le projet immobilier La Futaie prévoit la construction de 30 maisons dans la forêt des Hirondelles, adjacente au Parc national du Mont-Saint-Bruno. Les travaux devraient commencer à l’automne. La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a déjà donné son aval au projet, le maire Claude Benjamin ayant fait valoir que le zonage du terrain permettait au propriétaire d’aller de l’avant et qu’une expropriation aurait été trop coûteuse pour les contribuables de la municipalité.


Les citoyens ont aussi interpellé les candidats qui convoitent le siège de la circonscription de Montarville afin qu’ils prennent position dans ce dossier. Le Devoir a tenté hier d’obtenir les commentaires des trois principales candidates qui se livrent bataille dans ce comté, soit Nicole Girard, du Parti libéral du Québec, Monique Richard, du Parti québécois, et Nathalie Roy, de la Coalition avenir Québec. Seule la candidate libérale a rappelé Le Devoir. Conseillère municipale de Saint-Bruno-de-Montarville de 2005 à 2009 et ex-responsable du comité consultatif en environnement, Mme Girard n’a pas voulu commenter le dossier, compte tenu des procédures engagées en cour. Elle a toutefois tenu à préciser que 60 % du couvert végétal de la forêt des Hirondelles serait protégé.

À voir en vidéo