La Déclaration du 22 avril sera portée sur la scène électorale


	Dominic Champagne (deuxième à partir de la droite), en compagnie de membres de son équipe lors de la manifestation de dimanche.
Photo: - Le Devoir
Dominic Champagne (deuxième à partir de la droite), en compagnie de membres de son équipe lors de la manifestation de dimanche.

L'organisation du Jour de la Terre et ses organismes environnementaux affiliés se promettent de faire de la Déclaration du 22 avril, signée jusqu'ici par plus de 52 000 personnes, un enjeu de la prochaine élection provinciale. Et pour y arriver, ils entendent mobiliser cette énorme foule qui a déferlé sur les flancs du mont Royal dimanche, un «tsunami du bien commun», selon le mot du metteur en scène Dominic Champagne.

C'est ce qu'ont affirmé les porte-parole du mouvement hier en dressant le bilan de la manifestation de dimanche, qui aurait mobilisé entre 250 000 et 300 000 personnes, ont-ils soutenu. Dans 50 villes, des gens se sont réunis sur le parvis des églises qui ont sonné, à 14 heures dimanche, le départ de la manifestation de Montréal. À Sept-Îles, plus de 2000 personnes ont manifesté pour une autre façon de développer leur région qu'avec les grands projets miniers en préparation et, surtout, contre l'exploration et l'exploitation de l'uranium dans une région où la plupart des corps intermédiaires refusent cette filière énergétique. À Rouyn-Noranda, ville minière par excellence, plus de 500 personnes ont manifesté en faveur des principes défendus dans la Déclaration du 22 avril.

Le clergé québécois faisait savoir hier de son côté que les cloches de 1200 églises avaient sonné à l'emporte-pièce hier : « La volonté à l'intérieur de l'Église, quelle que soit leur confession, était de sonner l'urgence de la crise écologique et de sonner l'espoir dans ce grand mouvement du Jour de la Terre », notait de son côté le mouvement Église verte.

La « Déclaration du 22 avril » a été axée fondamentalement sur la recherche de « l'intérêt commun » dans toutes les formes d'exploitation des ressources naturelles, par opposition aux politiques destinées à enrichir les grandes sociétés privées.

Elle commençait hier à circuler sur la planète où les grands groupes écologistes ont fait savoir à leurs homologues québécois la stupeur qu'ils avaient ressentie partout devant l'énormité du mouvement populaire en faveur du Jour de la Terre. Les groupes québécois veulent d'ailleurs porter cette déclaration au 2e Sommet de la Terre à Rio, à la fin de juin, qu'ils voient comme un premier pas vers cette « économie verte » dont l'ONU entend faire la promotion. Mieux, disaient hier plusieurs des écologistes gonflés à bloc par ce succès, il serait temps qu'on cesse au Québec de vouloir copier les modèles scandinaves et qu'on commence à mettre en avant le « modèle québécois » qu'ils préconisent.Ils invitent d'ailleurs les partis politiques présents à l'Assemblée nationale et au Parlement à déposer cette déclaration pour adoption.

« Le signal est clair : nous ne pouvons plus faire les choses comme avant. Les Québécois réclament un Québec et un Canada plus juste, vert et démocratique. Il faut s'assurer de laisser une planète en santé pour nos enfants et ceux de nos enfants. Il s'agit là d'une obligation morale », a poursuivi Dominic Champagne.

La plupart des groupes environnementaux et sociaux réunis hier refusent l'étiquette « d'antidéveloppement » qu'on leur accole généralement. « Nous voulons un développement, oui, mais au profit de tous. Et nous voulons plus de démocratie, un fait dont les élus actuels devront prendre acte », expliquait Karel Mayrand, de la Fondation David Suzuki.

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