Grande-Bretagne - Des compteurs sans bénéfices

La Grande-Bretagne ira de l'avant avec l'installation de compteurs «intelligents» malgré les conclusions d'un rapport déposé devant le Parlement britannique qui met en doute les bénéfices de cette opération, a assuré hier le ministre britannique de l'Énergie et du Climat, Charles Hendry.

Le Comité des comptes publics de Grande-Bretagne vient en effet de déposer un rapport aux Communes dans lequel il met en doute la possibilité que les économies réalisées grâce à l'installation de compteurs intelligents se rendent jusqu'aux citoyens. La présidente de ce comité multipartiste, Margaret Hodge, se dit même «sceptique» quant aux bénéfices économiques réels de ce projet d'envergure.

Le gouvernement britannique veut installer 53 millions de compteurs intelligents entre 2014 et 2019 au coût de 11,7 milliards de livres (18 milliards de dollars). Il escompte ainsi des économies de 18 milliards de livres. En comparaison, Hydro-Québec projette l'installation de 3,7 millions de ces appareils dans les résidences québécoises en vue d'économiser 300 millions d'ici 2020.

Pour Margaret Hodge, rien ne garantit que l'argent économisé, s'il y en a, va servir à réduire la facture des consommateurs. Elle estime plutôt probable que cet argent sera empoché par les distributeurs d'énergie. Elle dit même que partout où ces appareils ont été installés, très peu de réductions d'énergie ont été enregistrées sauf dans les cas où les consommateurs ont été intensément formés à suivre leur consommation d'électricité et de gaz et qu'ils ont décidé de modifier leur comportement, ce qui serait loin d'être le cas de la majorité.

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