Fuite de pétrole au Brésil - Chevron admet sa responsabilité

São Paulo, Brésil — Le dirigeant responsable des activités de la pétrolière Chevron au Brésil a indiqué hier que la compagnie prendrait toutes ses responsabilités après une fuite de pétrole au large du pays sud-américain.
L'incident serait survenu parce que les travailleurs de Chevron ont sous-estimé la pression d'une nappe pétrolière sous-marine avant d'y forer un puits, selon George Buck.S'adressant à des journalistes étrangers, il a affirmé que son entreprise «assumait la pleine responsabilité de cet incident» et que «la présence de pétrole à la surface de l'eau était inacceptable aux yeux de Chevron».
M. Buck a toutefois rejeté les allégations selon lesquelles son entreprise n'avait pas informé les autorités brésiliennes de la situation assez rapidement et ne gérait pas efficacement les opérations de nettoyage.
Chevron forait un puits d'évaluation à quelque 370 kilomètres au large de la côte nord-est de Rio de Janeiro lorsque la fuite s'est déclenchée le 7 novembre dernier.
Manques de pression
Le fluide de forage, qui est pompé au centre du trou pour faciliter le travail de la mèche, n'avait pas la pression suffisante pour endiguer le pétrole, a expliqué George Buck.
Le pétrole est donc rapidement monté dans le trou de forage, pour se répandre dans le lit océanique de l'Atlantique, au large de Rio de Janeiro. M. Buck a indiqué que le liquide visqueux se serait ensuite infiltré à travers sept minces fractures du fond marin, toutes situées à moins de 50 mètres de la tête de puits.
Les organismes régulateurs brésiliens affirment que plus de 416 400 litres de pétrole se sont déjà répandus dans l'Atlantique. George Buck n'a pas voulu évaluer la quantité d'hydrocarbure déversée dans l'océan, mais a affirmé que les données gouvernementales étaient «réalistes».
Il a ajouté que la marée noire contenait environ 2860 litres de pétrole, une donnée qui n'a pas été confirmée par le gouvernement brésilien. Celui-ci a toutefois indiqué que la quantité avait significativement diminué depuis que l'entreprise avait réussi à boucher partiellement le puits.
Entre 1590 et 15 899 litres de pétroles s'écoulent chaque jour dans l'océan, selon George Buck. Il a refusé d'évaluer le délai qui sera nécessaire avant un arrêt complet de la fuite.