«Indépendamment de ce que le gouvernement va leur répondre, je les comprends, mais je sais que je suis à ma place», a répondu François Tanguay devant l'ampleur que prend le mouvement d'opposition à sa nomination comme «représentant» des milieux environnementaux et de la société civile au sein du comité d'évaluation environnementale stratégique (EES) sur les gaz de schiste.

Hier, ce sont les 43 comités de citoyens de la vallée du Saint-Laurent qui ont avisé le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, de leur «total désaccord» quant à la nomination de François Tanguay.

Militant environnemental depuis des décennies, François Tanguay faisait partie des fondateurs des Amis de la Terre au Québec. Par la suite, il a été directeur de Greenpeace Québec, juste avant que Steven Guilbeault, aujourd'hui d'Équiterre, ne prenne sa relève. Les Amis de la Terre et Greenpeace ont été récemment de ceux qui ont protesté publiquement contre sa nomination à ce poste. Il faut dire que François Tanguay a été ensuite régisseur à la Régie de l'Énergie pendant une dizaine d'années et que cette fonction quasi judiciaire a quelque peu modifié son image dans le milieu environnemental.

Mais même s'il se dit «sympathique à leurs revendications», François Tanguay n'a pas l'intention de démissionner par solidarité écologique pour laisser la chaise libre à quelqu'un de plus acceptable aux groupes sociaux et écologistes impliqués dans le dossier des gaz de schiste. «Je me sens à ma place, dit-il. Je n'ai pas à démissionner parce qu'ils ne sont pas contents. C'est une affaire à régler entre eux et le ministre. Néanmoins, je ne peux pas dire que je prends cette affaire à la légère.»

Quant aux 44 groupes qui ont signifié leur opposition à cette nomination, ils ont souligné au ministre Arcand «qu'aucun groupe écologiste n'appuie cette nomination à l'exception d'un représentant politique d'Équiterre». La flèche vise Steven Guilbeault, un ami personnel de François Tanguay, et qui l'aurait personnellement recommandé au ministre Arcand.