Sables bitumineux et gaz de schiste - Des écologistes veulent voir les études d'impact

Le gouvernement fédéral doit divulguer ses études sur les impacts de l'injection de produits chimiques dans le sous-sol canadien par les exploitants des gaz de schiste et des sables bitumineux.

Tel est le sens de la «pétition» adressée hier au vérificateur général du Canada par trois grands groupes environnementaux, dont l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). Deux autres groupes du Canada anglais, l'Environmental Defence et la West Coast Environmental Law Association, signent aussi cette pétition, un élément de la Loi canadienne pour la protection de l'environnement (LCPE) qui prévoit que le vérificateur général peut exiger des ministères des réponses précises à des questions du public.

Les trois groupes à l'origine de cette démarche s'appuient sur une déclaration faite la semaine dernière aux Communes par le ministre canadien de l'Environnement, Peter Kent. Ce dernier a déclaré que le gouvernement se penchait sur les impacts de l'injection de produits chimiques, souvent non déclarés, dans le sous-sol du pays.

Selon Gillian McEachern, d'Environmental Defence, «nous savons que les entreprises injectent de plus en plus de produits chimiques dans le sol pour extraire du pétrole des sables bitumineux et du gaz de schiste. Le gouvernement fédéral a une responsabilité en vertu de la LCPE afin de s'assurer que l'environnement est protégé. Or, maintenant, ce n'est pas le cas».

De son côté, Patrick Bonin, de l'AQLPA, estime qu'il «est temps pour le gouvernement fédéral d'assumer ses responsabilités pour protéger l'eau et la santé humaine contre les effets des produits chimiques toxiques utilisés par les pétrolières et les compagnies gazières. La controverse autour des gaz de schiste s'est intensifiée récemment au Québec parce que les gens sont inquiets de ces impacts. Mais la Colombie-Britannique, l'Alberta et les autres provinces sont aussi aux prises avec ce problème».

En fin de semaine, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Montréal pour que Québec mette un frein aux activités de fracturation hydraulique d'ici à ce que les études sur la question aient été réalisées avec le concours de la société civile et non seulement des représentants des compagnies et d'un gouvernement favorable au projet.

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