Gaz de schiste - Québec défend l'évaluation environnementale

La vice-première ministre Nathalie Normandeau a répété hier que la mise sur pied de l'évaluation environnementale stratégique de l'industrie du gaz de schiste a été faite dans les règles de l'art. Elle a ainsi rejeté les accusations de la coalition de groupes sociaux qui estiment au contraire que le processus se résume à une stratégie pour «endormir» l'opposition au développement de cette filière énergétique fossile.

«Le choix de nommer des experts autour de cette grande démarche qu'est l'évaluation environnementale stratégique a été fait de façon rigoureuse et dans la plus grande transparence, en concertation avec nos partenaires. L'EES est une autre étape qui va nous permettre d'améliorer nos connaissances dans le domaine du gaz de schiste.»

Rassurante

Au cours d'un point de presse tenu à Montréal, la ministre s'est aussi voulue rassurante pour les citoyens qui redoutent les effets des activités liées à cette industrie lourde dont on ignore les impacts environnementaux. «Il n'y aura pas de travaux autorisés sans le consentement des experts autour de la table [de l'EES]. En fait, ce sont eux qui vont convenir des travaux à effectuer dans tel ou tel secteur. Si des travaux sont faits, les communautés qui sont concernées en seront informées à l'avance. Les élus seront également impliqués. Il n'est pas question de faire ça dans la précipitation.»

Parmi ces «experts», on retrouve deux représentants des entreprises gazières, soit un de Junex et un de Talisman Energy. Huit des onze sièges du comité qui dirige cette évaluation sont détenus par des gens du secteur des affaires et de hauts fonctionnaires.

Les travaux de l'EES, a rappelé la responsable des Ressources naturelles, devraient s'échelonner sur 18 à 30 mois. «On va faire les choses étape par étape. Ce qu'on souhaiterait, c'est que les gens puissent faire confiance au processus qui est en place.» Elle a du même souffle réitéré un appel au «dialogue» avec les opposants. «Je souhaiterais qu'on puisse convenir d'une façon de dialoguer et de se comprendre pour franchir les prochaines étapes.» Les opposants ont l'intention de manifester demain à Montréal.

Par ailleurs, l'EES n'abordera pas l'épineuse question de la pertinence pour le Québec de se lancer dans l'exploitation des gaz de schiste, malgré les risques mis en lumière dans différentes études depuis des mois. «Notre gouvernement a toujours un préjugé favorable pour la mise en valeur de notre potentiel pétrolier et gazier», a dit la ministre.

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