Étude du U.S. Geological Survey - La région des Grands Lacs doit faire bon usage de ses ressources d'eau
Traverse City, Michigan — Bien que regroupant plus d'eau douce que partout ailleurs au monde, la région des Grands Lacs pourrait faire face à des pénuries dans certains endroits en raison de changements climatiques ou d'une hausse de la demande, a indiqué un analyste du gouvernement américain.
L'étude de cinq ans réalisée par le U.S. Geological Survey (USGS), obtenue par l'Associated Press avant sa publication prévue aujourd'hui, décrit les Grands Lacs comme un coffre au trésor aquatique. Les lacs eux-mêmes totalisent 18 trillions de litres — assez pour répandre 30 centimètres d'eau sur l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Afrique.Malgré tout, le niveau de l'eau a baissé de près de 300 mètres dans la région métropolitaine de Chicago-Milwaukee, aux États-Unis, en raison du pompage pour les aqueducs municipaux, et pourrait perdre une trentaine de mètres supplémentaires d'ici trente ans si les taux de collection augmentent tel que prévu, indique l'étude.
La ville de Waukesha, en banlieue de Milwaukee, dont les puits sont contaminés au radium, demande la permission de s'abreuver dans le lac Michigan en vertu d'un contrat signé par les huit États de la région en 2005.
L'étude ne cite pas d'autres régions où pourraient survenir des problèmes potentiels, mais le principal auteur du rapport, Howard W. Reeves, précise que les responsables locaux devraient se familiariser avec les données relatives aux ressources disponibles près de chez eux et les utiliser pour guider la planification à long terme pour le développement et l'utilisation de l'eau.
Seulement 1 % des eaux des lacs sont renouvelées chaque année à l'aide du ruissellement des eaux et des précipitations, tandis que de grandes quantités sont utilisées pour l'agriculture, l'industrie, pour abreuver les populations et pour d'autres usages. Malgré tout, la quantité d'eau disponible est si gigantesque que les ponctions ont peu d'effet sur le système des Grands Lacs, stipule le rapport.
Avec peu d'exceptions notables, le développement urbain n'a pas eu d'impact important sur l'approvisionnement en eau.
Les plus de six milliards de litres que Chicago puise quotidiennement dans le lac Michigan n'ont fait baisser le niveau des lacs Michigan et Huron que d'environ six centimètres.
Marc Smith, un analyste des politiques oeuvrant la National Wildlife Federation, souligne que l'importance d'un bon usage de l'eau ne doit pas être sous-estimé, alors que les États des Grands Lacs et les provinces canadiennes de l'Ontario et du Québec mettent au point des plans de conservation de l'eau et des permis de ponctions importantes en vertu de l'entente de 2005.
En 2002, le Congrès américain a ordonné à l'USGS de mettre sur pied une analyse des sources d'eau potable aux États-Unis en raison d'inquiétudes quant à de possibles pénuries. Le rapport sur les Grands Lacs constitue la première étape.