Pétrole - Junex a les yeux rivés sur le projet Galt

Par le jeu des transactions des derniers jours, l'entreprise Junex est devenue le principal actionnaire sur le projet pétrolier Haldimand, situé près de Gaspé. Mais la société, qui est très active dans le secteur du gaz de schiste, s'intéresse surtout à une autre «découverte» d'or noir de la péninsule gaspésienne, le projet Galt, dont le potentiel semble encore plus intéressant.
Selon le président de Junex, Jean-Yves Lavoie, un premier puits-test devrait d'ailleurs y être mis «éventuellement» en production en tant que «projet-pilote». «On estime qu'on va aller plus loin dans ce projet-là. À l'heure actuelle, c'est certain qu'on va mettre l'accent du côté de Galt», a-t-il souligné hier en entrevue au Devoir.Car le sous-sol du secteur pourrait renfermer la plus importante découverte de pétrole québécois réalisée jusqu'ici sur la terre ferme. Une firme texane indépendante a déjà évalué que le permis d'exploration de Galt, situé à l'ouest de Gaspé, pourrait receler plus de 180 millions de barils, a souligné M. Lavoie. Le rapport précise que, de ce nombre, 13 750 000 barils de pétrole sont «potentiellement récupérables». Ces estimations devront être révisées lorsque des données additionnelles seront disponibles. Ceux-ci «pourraient augmenter ou diminuer suite aux opérations futures», avait indiqué Junex au moment de publier les résultats.
Le potentiel du champ de Galt a été reconnu par Junex dès 2001 et plusieurs travaux d'exploration y ont depuis été exécutés. Ceux-ci ont permis, lors d'opérations d'essais de production, de récupérer au fil des ans «près de 7000 barils», selon ce qu'a précisé M. Lavoie. Ce pétrole léger a été transporté et vendu à la raffinerie d'Ultramar près de Québec. Il n'a pas été possible de savoir si des redevances ont été payées pour l'extraction de cette ressource. Ce n'est habituellement pas l'usage en phase d'exploration.
D'autres travaux pourraient avoir lieu au printemps prochain. Ce secteur de la Gaspésie, dont Junex a aussi tiré du gaz naturel, est particulièrement propice à la découverte du précieux liquide. «Les travaux actuels ont permis de constater que, dans cette région, la colonne saturée en hydrocarbures est supérieure à 2000 mètres d'épaisseur, ce qui signifie qu'à partir d'une profondeur de 700 mètres, chaque porosité du massif rocheux contient des hydrocarbures (gaz, huile ou condensats)», précise d'ailleurs le site Web de Junex.
Junex et Gestion Bernard Lemaire — membre de la direction de Cascades — sont partenaires à parts égales dans le permis d'exploration de Galt, qui couvre une superficie totale de 16 803 acres. André Caillé siège au conseil d'administration de l'entreprise.
Junex participe aussi au projet Haldimand, projet dans lequel elle détient un intérêt de 35,99 %. Le Devoir révélait lundi que l'entreprise Pétrolia souhaite y extraire du pétrole sur une base commerciale d'ici quelques mois. Selon ce qu'a indiqué la direction de l'entreprise au quotidien Le Soleil, la pétrolière pourrait pomper plus de 1500 barils de brut léger en phase d'exploitation, et ce, pour une période d'au moins 10 ans.
L'entreprise a déjà mené différents tests afin de préciser le potentiel du projet Haldimand. Elle extrait aujourd'hui une moyenne de 10 barils d'or noir par jour de ce puits, à titre de test de production. Le pétrole est transporté par camion jusqu'à la raffinerie d'Ultramar, près de Lévis. Fait à noter, aucune redevance n'a été versée jusqu'à maintenant à l'État québécois pour les quelque 2000 barils extraits, puisqu'il s'agit de la phase d'évaluation.
Le projet Haldimand pourrait représenter seulement le début pour Pétrolia, qui ambitionne de produire 20 000 barils de pétrole léger par jour d'ici 2014, c'est-à-dire environ 5 % des besoins en or noir du Québec. Selon le Registraire des entreprises du Québec, le premier actionnaire de Pétrolia est Pilatus Energy AG, une compagnie qui a pignon sur rue en Suisse et dont le président réside aux Émirats arabes unis.