Feu vert aux sacs gonflables recyclés
Recyclés, mais sécurisés. Le gouvernement vient de donner officiellement son feu vert au retour du sac gonflable recyclé dans les véhicules automobiles. Cette pratique était interdite depuis 2002. Le recyclage de pièces «non déployées», précise Québec, va faire l'objet d'un projet-pilote pendant trois ans. Il est accueilli favorablement par l'Association pour la protection des automobilistes (APA), qui demande toutefois à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) d'encadrer correctement la chose.
«Actuellement, il existe un registre des pièces usagées, a indiqué au Devoir George Iny, président de l'APA, mais sa gestion est aléatoire. Pour que le recyclage des sacs gonflables fonctionne bien, la SAAQ va devoir cesser son laisser-aller.»Les grandes lignes ont été présentées dans la dernière livraison de la Gazette officielle du Québec. Le texte souligne que la création d'un cadre assurant l'intégrité des pièces d'occasion par l'Association des recycleurs de pièces d'autos et de camions a incité le gouvernement à mettre en place ce projet-pilote. «Ce recyclage va se faire de manière sécuritaire et avec un principe de certification des pièces par une tierce partie, a résumé hier Yvon Hamel, président de l'Association. Nous attendions cela depuis longtemps puisque l'interdiction de recycler ces produits avait passablement bouleversé notre marché.»
Il y a huit ans, Québec a sonné le glas des sacs gonflables recyclés après une série d'accidents induits par des équipements usagés mal installés et mal remis en état. La décision aurait fait perdre 10 millions de dollars en revenus aux recycleurs de pièces d'auto, dit M. Hamel. Selon lui, le retour de ce produit va permettre de relancer cette industrie, en plus d'assurer une gestion «plus écologique» du parc automobile du Québec. «Actuellement, des assureurs préfèrent envoyer des véhicules faiblement accidentés à la casse, parce que le remplacement des sacs gonflables coûte plus cher que la valeur de l'auto, dit-il. Avec le programme de recyclage, ces voitures vont pouvoir rester sur la route.»
La SAAQ a indiqué hier «croire fortement» à ce projet-pilote, a dit Gaétan Bergeron, porte-parole de la société. «Nous allons suivre cette activité de près avec la possibilité de mettre un terme à la chose si cela devait mal fonctionner», a-t-il toutefois indiqué. L'arrêté ministériel entre en vigueur le 28 octobre prochain.