Gaz de schiste - Molopo fera des forages sur trois sites prometteurs
Molopo Canada a beau posséder près de 9000 km2 de permis d'exploration gazière au Québec, elle a jusqu'ici peu fait parler d'elle. Les choses pourraient toutefois changer puisque cette filiale d'une multinationale australienne a ciblé trois sites prometteurs qui pourraient faire l'objet de forages sous peu.
Selon les informations disponibles dans le rapport annuel 2010 de l'entreprise, le premier puits prévu serait situé à Saint-Marc-sur-Richelieu, à quelque 20 km au nord-est de Montréal. Une demande formelle a d'ailleurs été transmise à la Commission de protection du territoire agricole en novembre 2009, mais aucune autorisation n'aurait encore été délivrée.Deux autres sites offriraient un potentiel intéressant, selon ce qu'on peut lire dans le document transmis récemment aux actionnaires. À Lyster, au sud de Québec, «Molopo estime que la formation a le potentiel de produire du gaz à un niveau commercial», notamment parce que le secteur serait similaire à d'autres qui produisent déjà du gaz aux États-Unis. L'entreprise, qui possède les permis pour 30 % de ce secteur de 118 km2, évalue le potentiel gazier à plus de 4000 milliards de pieds de cubes.
Molopo Canada — qui possède des permis pour une énorme bande de terre qui va de Venise-en-Québec à Rimouski — détient aussi des permis sur une superficie de 50 km2 dans le secteur de Pintendre, à Lévis. Le sous-sol pourrait y contenir 2700 milliards de pieds cubes de gaz. La possibilité de voir une entreprise forer dans ce secteur a d'ailleurs suscité des inquiétudes au cours des derniers jours.
Mais son vice-président à l'exploration, Brian Tompkins, a indiqué depuis Calgary que l'entreprise allait surtout se concentrer, pour le moment, sur ses projets à Saint-Marc-sur-Richelieu. Il faut dire que le moment serait plutôt mal choisi pour annoncer plusieurs forages à venir, alors que le développement accéléré des gaz de schiste a provoqué une vague de mécontentement.
On ne sait toujours pas quels sont les impacts environnementaux de cette industrie, ni si elle sera rentable à court terme. Les prix du gaz sont actuellement très bas sur le marché. Qui plus est, on ne sait pas combien d'emplois seraient créés. Bref, plusieurs groupes écologistes, mais aussi des partis politiques, exigent un moratoire sur l'exploration. Une option maintes fois rejetée par Québec.