Nouveaux appuis à la coalition- Le Canada doit ratifier Kyoto avant la réunion de Detroit
La coalition en faveur d'une ratification rapide de Kyoto, laquelle a pris beaucoup de poids récemment, a demandé hier au gouvernement fédéral d'annoncer clairement son intention de s'engager en vertu des règles du protocole avant la réunion des ministres de l'Environnement du G8, à Detroit, jeudi et vendredi prochains.
La coalition, qui a tenu une conférence de presse hier à Montréal au Centre Saint-Pierre-Apôtre, a par ailleurs fait le point sur sa propre croissance. La coalition comptait une dizaine de groupes en mars. Elle en dénombre maintenant soixante-sept, tous favorables à une signature rapide. Et pas seulement des groupes québécois car la Fondation David Suzuki, de Vancouver, s'est notamment jointe aux quelque 60 groupes d'ici."La tenue de la réunion que le Canada aurait dû accueillir chez lui en tant qu'hôte du G8 ne doit pas servir à tergiverser davantage une fois de plus. Le Canada doit au moins annoncer clairement ses intentions à ses partenaires. Et il doit profiter des deux moments privilégiés qui s'annoncent, soit la réunion du G8 ou, au plus tard, le Sommet de la Terre à Johannesburg, pour se lier formellement au protocole de Kyoto", a déclaré le porte-parole Bernard Bigras, député du Bloc québécois et responsable du dossier environnemental dans sa formation politique.
Pour ce dernier, la croissance de la coalition, qui regroupe notamment les grandes centrales syndicales et plusieurs groupes environnementaux, n'est pas surprenante car ces organisations reflètent la volonté de leurs membres, ce qu'illustrent les sondages. Ces derniers indiquent en effet que les Québécois favorisent à plus de 80 % la ratification du protocole de Kyoto, ce qui ne devrait pas changer "malgré le ballon d'essai de la semaine dernière par lequel le gouvernement fédéral a tenté de faire peur au public en brandissant la menace d'une augmentation de 10 cents du litre d'essence pour financer les mesures de contrôles des gaz à effet de serre". Pour le député Bigras, il faut d'abord ratifier Kyoto, comme l'ont fait les Européens, et débattre après des meilleurs moyens d'arriver à cet objectif, "ce qu'ils sont en train de faire pendant que le Canada tergiverse comme s'il se cherchait des excuses pour ne pas aller de l'avant".