Genève — L'OMC a accepté hier de trancher le différend euro-américain à propos des subventions versées aux constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus, donnant le départ d'une procédure qui risque d'être la plus lourde jamais engagée par le gendarme des échanges mondiaux.

Les 148 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce, réunis au sein de l'organe de règlement des différends, ont appouvé une demande américaine de mise en place d'un «groupe spécial» d'experts pour examiner les subventions versées par quatre pays de l'Union européenne (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni) à Airbus.

L'OMC a également approuvé une demande similaire faite par Bruxelles à l'encontre des subventions américaines à Boeing.

Deux procédures

La décision des pays membres, qui était automatique, lance deux procédures parallèles qui pourraient s'avérer parmi les plus longues et les plus complexes jamais engagées à l'OMC, compte tenu du montant des subventions incriminées. «L'UE regrette que les États-Unis aient choisi la voie contentieuse plutôt que celle de la négociation», a déclaré au cours de la réunion le représentant de Bruxelles. «Les États-Unis n'étaient malheureusement pas prêts à bouger d'un iota.»

Bruxelles et Washington avaient annoncé le 31 mai leur intention de demander l'arbitrage de l'OMC, après avoir déposé plainte devant l'organisation en octobre dernier, au plus fort de la campagne présidentielle aux États-Unis.