Après Montréal, l'Estrie - Deux nouvelles ententes dans l'hôtellerie
Les négociations du secteur hôtelier qui ont failli perturber la grande région de Montréal avant de se solder par une rafale de règlements mobilisent désormais les efforts en Estrie et ont donné lieu à une première entente à Sherbrooke, a indiqué hier la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Entre-temps, dans la métropole, le Royal Versailles est devenu le dernier hôtel mardi soir à s'entendre avec ses employés.
L'entente convenue entre le syndicat des 125 employés et la direction de l'hôtel Delta, au centre-ville de Sherbrooke, est conforme aux premiers règlements qui avaient marqué la ronde de négociations à Montréal, c'est-à-dire ceux du Centre Sheraton et du Hilton Laval que la CSN tente d'exporter à la grandeur du Québec. Elle prévoit notamment des hausses salariales de 11 % sur trois ans, huit jours de congé de maladie par année, des primes de consigne et de manutention de bagages, l'introduction d'un régime de retraite simplifié et des dispositions encadrant le recours à la sous-traitance.Il reste maintenant à conclure des règlements dans trois hôtels de Sherbrooke et dans un autre à Saint-Jean-sur-Richelieu. «À l'Estrimont et aux Jardins de Ville, situés à Orford et à Sherbrooke, c'est plus difficile», a dit en entrevue le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie. «Mardi soir, les deux syndicats ont adopté des mandats de moyens de pression excluant la grève. [...] Mais, puisque le Delta a trouvé un terrain d'entente, ça change la donne de façon importante pour la région de l'Estrie.»
Négociations coordonnées
Depuis 1990, les pourparlers dans le secteur hôtelier se déroulent de manière «coordonnée», cela signifiant que chaque syndicat local négocie indépendamment des autres mais sur la base d'une plateforme de demandes commune. Les syndicats, qui ont également des demandes plus particulières, se consultent régulièrement avant de répondre aux contre-offres patronales.
La CSN compte 40 hôtels syndiqués au Québec, dont 22 dans la grande région de Montréal pour environ 4000 employés. De ce nombre, 15 établissements de la métropole ont jusqu'à maintenant convenu d'une entente de principe et trois autres continuent de négocier, dont le Radisson Laval mais aussi le Crowne Plaza Métro-Centre et l'Omni Mont-Royal, où les employés sont en grève.
Ces deux hôtels en grève de la rue Sherbrooke ont présentement recours à des séances de conciliation. Le Crowne Plaza, où les employés occupent le trottoir depuis une semaine et demie, a eu une séance vendredi dernier sans déblocage. Pour l'Omni, qui héberge les dirigeants des Championnats de sports aquatiques, on se réjouissait hier du fait que les négociations se poursuivaient depuis deux jours apparemment sans rupture. Quant au Radisson à Laval, M. Lortie a dit que la «conjoncture est meilleure qu'il y a deux semaines», notamment parce que le propriétaire est le même que pour le Centre Sheraton, à l'origine du modèle d'entente à exporter.
Les négociations se déplaceront en Outaouais au cours du mois d'août pour éventuellement migrer vers la région de Mont-Tremblant après les premières neiges cet automne. En tout, les pourparlers auront touché 7000 travailleurs affiliés à la CSN. La Fédération des travailleurs du Québec a elle aussi amorcé une ronde de négociations il y a quelques semaines.