Industrie informatique - Hewlett-Packard et IBM font un grand ménage

Source: Lou Dematteis Reuters
Mark Hurd, le p.-d.g. de Hewlett-Packard, a pris le relais de Carli Fiorina, limogée en février.
Photo: Source: Lou Dematteis Reuters Mark Hurd, le p.-d.g. de Hewlett-Packard, a pris le relais de Carli Fiorina, limogée en février.

San Jose — L'informatique américain serre la vis. Le géant Hewlett-Packard a annoncé la suppression de 14 500 emplois, soit 10 % de son effectif à plein temps, dans le cadre d'un plan de restructuration destiné à économiser 1,9 milliard par an, alors qu'IBM décidait d'éliminer 14 500 postes au lieu des 13 000 initialement prévus.

Chez HP, on ignore quels pays seront touchés, mais les suppressions d'emploi auront lieu au cours des six prochains trimestres, a précisé la société basée à Palo Alto, en Californie. La plupart des suppressions concerneront la maintenance technologique, les ressources humaines et la finance, le reste étant pris dans les unités commerciales. Les coupes seront minimes dans la vente ou la recherche et le développement.

Les salariés de longue date basés aux États-Unis se verront notamment proposer un plan de retraite anticipée.

La restructuration, attendue depuis la nomination de Mark Hurd à la direction générale en février après le limogeage de Carli Fiorina, correspond à ce qu'attendaient la plupart des analystes. Certains avançaient même le chiffre de 25 000 suppressions d'emplois. «Après un examen complet de notre société, nous avons formulé un plan qui permettra à HP de commencer à exploiter tout son potentiel», a déclaré Mark Hurd hier.

Activités menacées

Hewlett-Packard a pour stratégie d'être présent dans un large éventail d'activités technologiques, de l'ordinateur individuel ou l'imprimantes au serveurs d'entreprise ou au conseil. Mais la société affronte une très forte concurrence de ses rivaux qui dégagent des bénéfices supérieurs tandis que ses activités très lucratives dans les imprimantes et l'encre sont de plus en plus menacées.

Dans le domaine des serveurs, des logiciels et du conseil, HP est en compétition avec IBM (International Business Machines); pour les ordinateurs, c'est Dell.

À partir de l'année fiscale, HP prévoit d'économiser environ 1,9 milliard, dont 1,6 milliard en réduction des coûts du travail. L'entreprise va provisionner pour la restructuration 1,1 milliard sur les six prochains trimestres, à compter du quatrième trimestre fiscal 2005, en plus des 100 millions déjà prévus auparavant pour le troisième trimestre.

Pour plus de rentabilité, la branche chargée des ventes aux petites et moyennes entreprises et secteur public sera dissoute, et les ventes seront intégrées à trois unités du groupe —Technology Solutions Group, Imaging and Printing Group et Personal Systems Group.

IBM aussi

Chez les concurrents, IBM a annoncé hier son intention de supprimer non pas 13 500 postes mais 14 500, avant tout en Europe. Selon le directeur financier Mark Loughridge, la moitié des personnes concernées ont déjà quitté l'entreprise, qui comptait avant le plan plus de 359.000 salariés dans le monde. Le groupe a décidé de resserrer les rangs à la suite de résultats positifs pour le premier trimestre 2005 mais en deçà des attentes des actionnaires, ce qui avait fait chuter son cours en Bourse.

«Big Blue» a présenté hier un bénéfice net de 1,83 milliard au trimestre s'achevant au 30 juin, contre 1,74 milliard l'année précédente. Toutefois il faut prendre en compte l'apport de la vente des ordinateurs individuels (PC) au Chinois Lenovo.

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