Recherche: Bruxelles s'alarme des faibles investissements dans l'UE
Bruxelles — Les Européens n'investissent pas suffisamment dans la recherche et l'innovation, beaucoup moins que les États-Unis et le Japon, une tendance lourde de menaces pour la compétitivité de son économie, s'est alarmée une nouvelle fois hier la Commission européenne.
La croissance des investissements en recherche et développement est désormais proche de la «stagnation» dans l'UE, avec une augmentation seulement de 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) entre 2002 et 2003, a souligné l'exécutif communautaire dans un communiqué.Le développement des investissements en recherche et développement (R&D) a du reste ralenti depuis 2000, fait valoir la Commission.
Le commissaire chargé de la Science et de la Recherche, Janez Potocnik, s'est inquiété lors d'une conférence de presse que l'Europe devienne «de moins en moins attractive pour les investissements privés en recherche et développement». «Si la tendance actuelle se maintient, l'Europe va rater l'occasion de devenir une des économies de la connaissance les plus avancées du monde», a-t-il averti.
Selon l'étude, la première à recueillir des données officielles sur l'évolution des activités de R&D en Europe, les investissements en recherche et développement ont représenté 1,93 % du PIB pour 2003 dans l'UE, contre 2,59 % aux États-Unis et 3,15 % au Japon.
Janez Potocnik s'est également inquiété de la fuite des cerveaux européens vers les États-Unis.
Quarante-cinq pour cent des étudiants européens en doctorat ayant traversé l'Atlantique avaient décidé de rester aux États-Unis en 1990. En 2001, ils étaient 60 %. «L'Europe est en passe de rater l'objectif qu'elle s'est elle-même fixée de faire passer les dépenses de R&D de 1,9 à 3 % du PIB d'ici 2010», a lancé la Commission.