Pierre-Elliot-Trudeau accueillera un hôtel de 300 chambres

Le bâtiment projeté sera adjacent aux installations de la jetée transfrontalière et des arrivées internationales, et devra s’y harmoniser du point de vue architectural.
Photo: Jacques Grenier Le bâtiment projeté sera adjacent aux installations de la jetée transfrontalière et des arrivées internationales, et devra s’y harmoniser du point de vue architectural.

Les grandes chaînes hôtelières et autres «développeurs» sont invités à faire connaître leur intérêt pour la construction d'un hôtel de 300 chambres à l'aéroport Pierre-Elliot-Trudeau. Le projet de 150 millions devra être complété en juin 2008 et permettra à Montréal de se mettre à la page des dernières tendances.

«On cherche à mieux répondre aux besoins d'une clientèle bien particulière», a expliqué Jean Teasdale, vice-président, fret aérien et développement industriel, à la société Aéroports de Montréal. Une clientèle faite de voyageurs en transit ou de gens d'affaires qui prennent l'avion comme d'autres prennent un taxi, pour se rencontrer dans une salle de réunion pendant quelques jours ou quelques heures et retourner aussitôt chez eux.

Une clientèle qui, souvent, ne mettra pas, ne serait-ce qu'une seule fois, le bout du nez dehors, et qui sera donc ravie de trouver à Montréal un hôtel directement intégré aux installations de départ et d'arrivée des passagers de l'aéroport de Dorval. «C'est la tendance aujourd'hui», dit Jean Teasdale.

Le bâtiment projeté sera adjacent aux installations de la jetée transfrontalière et des arrivées internationales, et devra s'y harmoniser du point de vue architectural. Il comptera au maximum neuf étages pour ne pas cacher la vue à la tour de contrôle. Les deux premiers niveaux seront occupés par les nouvelles installations de départs transfrontaliers de l'aéroport. Les autres étages seront occupés par le futur hôtel à proprement parler, avec ses 250 à 300 chambres, ses restaurants ou encore son centre d'affaires.

Le coût total de construction devrait être d'environ 150 millions, dont 45 à 60 millions pour l'hôtel seulement, et devra être entièrement assumé par le développeur. On ne voit pas d'objection à ce que celui-ci reste propriétaire de l'ensemble du bâtiment et qu'Aéroports de Montréal soit locataire des deux premiers niveaux. «C'est ce qui s'est fait à l'aéroport de Vancouver et cela marche très bien», dit Jean Teasdale avant d'ajouter que l'on est, pour le moment, disposé à entendre toute forme de proposition.

Les développeurs intéressés ont jusqu'au 22 août pour se faire connaître. Un appel de propositions suivra d'octobre à janvier 2006, de façon à ce que l'entente formelle avec l'heureux gagnant puisse être conclue au printemps, que les travaux commencent en juin de l'an prochain et qu'ils soient complétés deux ans plus tard.

L'ajout de ces 300 chambres d'hôtel sera-t-il bienvenu dans un marché montréalais qui en compte déjà presque 16 000? «Pas de commentaires», s'est borné à répondre William Brown, porte-parole de l'Association des hôtels du grand Montréal, dont les plus récentes statistiques révèlent que le taux d'occupation moyen a reculé dans la métropole, passant de 62,44 % pour les six premiers mois de 2004, à 61,16 % cette année.

Il y a un «déficit de chambres de trois et quatre étoiles dans l'ouest de Montréal», affirme Jean Teasdale. Il en veut notamment pour preuve une récente étude de marché commandée à la firme Horvath qui conclut à «l'existence d'un potentiel commercial pour un hôtel de 300 chambres affilié à une chaîne hôtelière reconnue» qui disposerait, entre autres, d'un système de réservation internationale.

«Ce sera un très beau projet qui aura un effet structurant sur l'économie», assure Jean Teasdale.

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