Les investisseurs semblent avoir recommencé à croire un peu en Bombardier.

Depuis deux semaines, l'action de la multinationale québécoise s'est appréciée de plus de 17 % et se transige désormais à plus de 3,00 $. Cette hausse, qui réjouit la direction et les analystes financiers n'a toutefois pas d'explication claire.

Hier à la Bourse de Toronto, le titre a clôturé la séance à 3,26 $ en hausse de 0,16 $ ou 5,16 %. Il a pris 0,68 $ depuis le début de sa séquence haussière, le 5 juillet, mais n'a pas encore atteint son prix plafond des 52 dernières semaines qui est de 3,80 $.

Chez Bombardier, on est perplexe devant l'appréciation du titre.

«Ce sont les mystères du marché. Il n'y a pas de nouvelle, il n'y a rien de particulier. On est content, mais on ne peut expliquer le phénomène. On n'a pas d'indice», a reconnu hier la porte-parole de l'entreprise, Isabelle Rondeau.

Elle n'est pas seule à s'interroger sur le récent bond de l'action. «Je ne vois pas vraiment de cause. Il n'y a rien de précis qui explique la hausse des derniers jours», a confié l'analyste Cameron Doersken, de la firme Versant Partners.

À son avis, les marchés ont toutefois quelques raisons d'être optimistes pour la société qui a connu des difficultés au cours des quatre dernières années. La bonne tenue du secteur des avions d'affaires, très rentables pour Bombardier, en est une.

Des concurrents de l'entreprise dans ce segment de marché doivent dévoiler leurs résultats cette semaine. C'est notamment le cas de General Dynamics, qui fabrique le Gulfstream, ainsi que celui de Textron, qui manufacture les Cessna.

Les observateurs s'attendent probablement à de bons résultats pour eux, ce qui permettrait d'espérer une hausse des profits pour Bombardier qui ne publiera ses états financiers que dans plusieurs semaines, a fait valoir l'analyste.

Même s'il n'a que cette explication à offrir, l'analyste n'est pas convaincu que ce soit la bonne. «C'est peut-être juste le marché», a-t-il dit. C'est aussi l'avis de son collègue Steve Laciak, de la Financière Banque Nationale.«Peut-être que ça monte juste parce qu'il n'y a pas de mauvaises nouvelles, a-t-il dit en rigolant. Il y a aussi eu des améliorations modestes, dans leur bilan par exemple.»

Selon lui, il est en outre possible que le titre de Bombardier soit tout simplement en train de faire du rattrapage. L'action d'autres entreprises de l'industrie aérospatiale dont CAE a connu des hausses récemment. Or celle de Bombardier n'avait pas bougé.

«Elle reprend peut-être enfin le temps perdu», a-t-il avancé.

A son avis, l'action ne grimpera toutefois plus très rapidement.

«Le titre a beaucoup de travail à faire. Il faudra beaucoup de transactions à ce prix pour qu'elle augmente encore.»