Sondage - Les vacanciers canadiens aiment le crédit

Environ 58 % des voyageurs canadiens utiliseront leurs cartes de crédit pendant leurs vacances d'été, selon une étude de la Banque Scotia.

Après les cartes de crédit, les méthodes de paiement préférées des voyageurs en général sont l'argent liquide (39 %) et les cartes de débit (33 %). Toutefois, 51 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans disent préférer l'argent liquide pour payer leurs frais de voyage, ce qui signifie vraisemblablement qu'ils partent avec moins d'argent et qu'ils sentent moins le besoin de se protéger des aléas du voyage que ne le font les générations plus âgées, lesquelles partent sans doute avec plus d'argent.

L'étude de la Banque Scotia montre d'ailleurs que, cette année, les voyageurs prévoient dépenser 2467 $ pour une période de 10 jours, dont 736 $ pour le transport, 714 $ pour l'hébergement, 412 $ pour les repas, 352 $ pour le magasinage et 348 $ pour les divertissements et les visites touristiques. Contrairement à ce qu'on pourrait croire a priori, les hommes vont dépenser 28 % de plus que les femmes, et ceux et celles qui se rendront en Europe auront des dépenses jusqu'à 71 % plus élevées que celles des voyageurs qui resteront en Amérique du Nord. La forte valeur de l'euro par rapport au dollar canadien est certainement un facteur qui joue un rôle dans cet écart énorme.

En faisant connaître les résultats de cette étude, la Banque Scotia rappelle évidemment que cette

popularité des cartes de crédit pour les vacances estivales s'explique par le fait que ces cartes sont faciles à utiliser et acceptées presque partout, alors que l'argent liquide, une fois perdu ne peut pas être remboursé.

Il n'y a pas d'informations spécifiques en ce qui concerne les voyageurs québécois, mais grosso modo, dit-on chez Desjardins, les résultats mentionnés dans l'étude de la Scotia peuvent s'appliquer au Québec. Chez Visa Desjardins, Benoît de Villiers, des services de marketing, explique que divers produits sont ajoutés, en plus du crédit proprement dit, pour inciter les gens à recourir à la carte de crédit. Il y a par exemple des assurances applicables à toute la famille pour la santé, les accidents, les pertes de bagages. Il y a d'autres mesures incitatives, comme le fait de doubler certains bonis pour des achats effectués à l'extérieur du pays, notamment pour des services non couverts en matière de santé. Dans certains cas de services non rendus, il peut y avoir remboursement, comme lors de la fermeture de Jetsgo où Desjardins a remboursé les achats de billets payés avec la carte de crédit par des voyageurs laissés en plan.

La carte de crédit peut être aussi un outil de gestion de ses dépenses de voyage. Les consommateurs impulsifs peuvent se prémunir contre les excès d'enthousiasme en vacances en s'imposant une somme limite sur leur carte de crédit. On peut rappeler que, en moyenne, les taux d'intérêt sur les achats par carte de crédit au Canada sont de 19 %, soit de 18,4 à 18,9 % chez Desjardins, sauf pour ceux qui se sont prévalus de l'option permettant de bénéficier d'un taux d'intérêt de 11 % en payant un montant annuel de 25 $. Une telle option ne présente toutefois aucun intérêt pour ceux qui remboursent dans le délai prévu les transactions effectuées par carte de crédit.

En revanche, la popularité des cartes de crédit pendant les vacances ne semble pas se maintenir en d'autres périodes de l'année. Des statistiques produites il y a un an exactement montraient que la carte de débit arrivait en tête avec une part de 46 % des transactions; l'argent comptant suivait avec une part de 31 % et la carte de crédit arrivait au troisième rang avec 20 %. La différence par rapport à la situation prévalant 10 ans plus tôt était considérable, alors que 80 % des sommes dépensées étaient réglées en espèces ou par chèque.

Au cours de cette période de 10 ans, la carte de débit a pris une bonne part du marché, mais la carte de crédit n'a pas dit son dernier mot et mise sur la carte à puce multifonctionnelle pour remplacer la carte à bande magnétique d'ici 2010. Toutes les institutions financières qui offrent la carte de crédit prennent cette orientation.

C'est le cas en particulier de Desjardins, qui hier annonçait la signature d'une entente de «plusieurs millions» avec GFI Solutions pour «assurer l'évolution de la solution de paiements intégrés, ainsi que la gestion des implantations des nouvelles versions de cette solution chez les grands marchands». Comme on le constate encore une fois, il y a toujours dans l'univers de l'information un vocabulaire et des tournures de phrases plutôt rébarbatives, mais en clair, cela veut dire l'implantation de la carte à puce.

André Chapleau, directeur de l'information au Mouvement Desjardins, explique que la raison première de la carte à puce est d'atteindre un niveau de sécurité plus élevé en vue d'éliminer, dans la plus grande mesure possible, les cas de fraude. Il y a en outre la possibilité d'ajouter à la carte diverses options, entre autres celle d'une fidélisation accrue des usagers et celle d'offrir une carte qui serve à la fois aux transactions de crédit ou de débit.

GFI Solutions confirme aussi que la carte à puce offre un niveau de sécurité plus grand tant pour le consommateur que pour le marchand. Gilles Létourneau, président de GFI, soutient qu'elle constitue «une assise importante pour la croissance des services de paiement électronique». GFI, une société montréalaise, est un fournisseur de services chez Desjardins depuis 2001. L'entente signée hier est présentée comme une étape importante en vue de l'implantation de la carte à puce dans le réseau des caisses, mais également chez les marchands qui acceptent la carte de crédit de Desjardins. Les premières expériences d'application réelle dans les transactions devraient commencer en 2007.

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