Les États-Unis rouvrent leur frontière - Le commerce de bétail ne sera plus jamais ce qu'il a été

Calgary — La reprise du commerce du bétail avec les États-Unis, qui viennent de rouvrir leur frontière aux importations canadiennes, se fera suivant un débit qui ressemblera davantage à celui d'un ruisseau qu'à celui d'un torrent, soutiennent des représentants de ce secteur économique, qui émettent des pronostics réservés quant aux effets de cette décision.
Et une fois que la frontière sera rouverte de façon permanente, les éleveurs canadiens affirment que le commerce de bétail sera deux fois moins important qu'avant la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), provoquée par la découverte d'un animal malade au Canada.«Nous avons subi plusieurs revers dans le passé et, d'ici à ce que tous les obstacles soient surmontés et que les échanges reprennent de façon convaincante, il subsistera un malaise», a dit Stan Eby, président de l'Association canadienne des éleveurs de bovins.
Hier, M. Eby réagissait à une décision rendue jeudi par un tribunal d'appel américain qui a renversé une injonction temporaire en vertu de laquelle la frontière était fermée aux importations de bétail vivant provenant du Canada.
«Une fois que toutes les représentations seront terminées, nous allons assister à une normalisation des échanges, mais cela pourrait encore prendre des mois», a-t-il dit.
M. Eby assiste à un congrès qui réunit des représentants des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie et du Mexique, à l'occasion du Stampede de Calgary.
Les dirigeants des regroupements d'éleveurs attendent impatiemment l'audience du 27 juillet, alors qu'un juge du Montana, qui s'est récemment rendu aux arguments d'un groupe protectionniste américain en accordant l'injonction, décidera si une interdiction permanente est autorisée.
Jim McAdams, un éleveur du Texas qui préside l'association nationale des éleveurs de bovins, est en faveur de la reprise complète du commerce de bétail.
«Nous sommes encouragés par les progrès qui ont été faits, a-t-il dit. Nous sommes prêts à aller de l'avant.»
Le regroupement protectionniste, R-CALF, a diffusé un communiqué affirmant qu'il est confiant de pouvoir convaincre le juge de prolonger l'injonction.
M. Eby a indiqué que les Canadiens ne tiendront rien pour acquis d'ici au 27 juillet.