Mises à pied à Montréal - Ericsson devra payer une pénalité de 1,3 million

Québec — La firme Ericsson, qui vient d'annoncer 300 mises à pied à ses installations de Montréal, devra payer au gouvernement du Québec une pénalité de 1,3 million, a indiqué, hier, le ministre du Développement économique, Claude Béchard.

«Nous sommes bien prêts à aider les entreprises mais lorsqu'elles promettent de créer des emplois, elles doivent le faire. Sinon, il y a des pénalités», a fait valoir le ministre Béchard, au cours d'un entretien téléphonique avec la Presse canadienne.

En janvier 2001, le gouvernement du Québec avait mis 21 millions à la disposition du géant suédois de la téléphonie pour des activités de recherche et développement. L'entente prévoyait, en échange, le maintien d'un plancher d'emplois de 1600 personnes.

Mais avec les 300 mises à pied confirmées hier, Ericsson ne comptera plus que 1500 travailleurs à Montréal, soit 100 de moins que le plancher imposé par le gouvernement. Par conséquent, la compagnie devra assumer les implications financières de sa décision, a souligné M. Béchard.

«Nous, nous gérons l'argent des contribuables. Ils [les dirigeants d'Ericsson] ne respectent pas l'entente qu'ils avaient avec nous et seront donc pénalisés», a-t-il commenté, précisant que la pénalité financière prévue à l'entente est de 13 500 $ par emploi perdu sous le seuil des 1600.

Toutefois, aussitôt après avoir agité le bâton, M. Béchard s'est empressé de sortir la carotte.

Le gouvernement, a-t-il dit, est encore tout à fait disposé à offrir une aide financière à Ericsson, si la firme s'engage à développer un nouveau produit à Montréal. «Nous sommes en discussions pour garantir des fonds destinés au développement d'une autre gamme de produits. Si Ericsson parvient à obtenir le mandat de développer son produit à Montréal, nous signerons une nouvelle entente dès 2007», a mentionné le ministre.

Mais le gouvernement s'engage du même coup à élever la barre des conditions imposées à Ericsson. La nouvelle entente, a prévenu M. Béchard, sera cette fois assortie d'une obligation de maintenir à Montréal au moins 1750 emplois. Pour l'heure, les compressions annoncées par Ericsson auront pour effet de réduire de 15 % l'effectif de la compagnie au pays.

Ces sont les ingénieurs et les informaticiens qui seront les plus touchés par les mises à pied. Fait à noter, aucun des 200 employés de l'entreprise à Toronto ne perdra son emploi.

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