L’iPhone 12 retiré du marché français en raison d’ondes trop puissantes

Faut-il s’inquiéter si l’on a utilisé un iPhone 12, retiré du marché français pour émettre des ondes trop puissantes ? Probablement pas, les seuils réglementaires étant fixés de manière extrêmement basse par rapport aux risques établis par la recherche, eux-mêmes peu nombreux.
La commercialisation de l’iPhone 12, le téléphone d’Apple sorti en 2020, a été suspendue par les autorités françaises, car des mesures ont conclu que ces appareils émettaient des ondes à un degré excessif par rapport à la réglementation.
Concrètement, d’après l’Agence nationale des fréquences (ANFR), l’iPhone 12 dépasse de 1,74 watt par kilogramme (W/kg) la valeur limite réglementaire.
Cela ne signifie par pour autant que les utilisateurs de ces appareils se soient mis en danger, et ce, pour plusieurs raisons, liées à l’application par les autorités du principe de précaution.
Au vu de la recherche sur le sujet, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants, une ONG qui fait référence en France et en Europe, évalue qu’il faut que les membres humains absorbent au moins 40 watts par kilogramme (W/kg) pour aboutir à une hausse de la température qui soit néfaste à la santé.
Mais elle fixe un seuil maximum dix fois moindre à 4 W/kg. Pourquoi une telle marge ? Car le consommateur lambda ne saurait mesurer par lui-même le degré d’ondes émises par son appareil. Il s’agit donc de compter large pour lui éviter toute exposition réellement excessive.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine ». Il existe en effet peu de liens avérés entre des problèmes de santé et l’exposition aux radiofréquences, soit les ondes électromagnétiques émises par les téléphones ou d’autres appareils comme les bornes Wi-Fi.
Ces dernières années, un important corpus de recherche s’est constitué pour mesurer le lien entre ces ondes et différentes pathologies comme les cancers, l’infertilité ou des maladies neurodégénératives comme l’alzheimer. Aucun lien n’a été confirmé.
Un effet, toutefois, est clairement établi : à fortes doses, ces ondes peuvent augmenter la température corporelle, soit de l’ensemble de l’organisme, soit des membres en contact avec l’appareil. C’est principalement pour limiter cet effet, dont les risques pour la santé restent eux-mêmes incertains, que les autorités fixent des seuils à ne pas dépasser.
Dans le cas de l’iPhone 12, il faut noter que le seuil dépassé ne concerne que l’absorption des ondes par les membres en contact très rapprochés avec l’appareil et non l’organisme dans son ensemble, quand le téléphone est par exemple porté dans un sac.
En tout état de cause, les seuils retenus par les autorités sont extrêmement faibles par rapport aux liens établis par la littérature scientifique entre température corporelle et exposition aux ondes.
La décision de suspendre la commercialisation de l’iPhone 12 en France est « cohérente » avec les recommandations formulées depuis des années par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), explique cependant Olivier Merckel, responsable de l’unité d’évaluation des risques liés aux nouvelles technologies de l’agence.
À savoir : « limiter son exposition, utiliser un kit mains libres, éviter que les enfants utilisent trop longtemps trop souvent un téléphone et passer des coups de fil dans de bonnes conditions de réception », afin de diminuer l’exposition aux ondes, précise-t-il.