Les baby-boomers reprennent l’avion en grand nombre, dit Transat

Les personnes de 55 ans et plus ont renoué avec leurs habitudes de voyage d’avant la pandémie.
Paul Chiasson La Presse canadienne Les personnes de 55 ans et plus ont renoué avec leurs habitudes de voyage d’avant la pandémie.

Réticents à l’idée de prendre l’avion durant les premières phases de l’assouplissement sanitaire, les baby-boomers reprennent l’avion en grand nombre cette année, constate la présidente et cheffe de la direction d’Air Transat, Annick Guérard, qui accueille ce retour comme une étape importante de la reprise du transport aérien.

« Nos données démontrent que les personnes de 55 ans et plus ont renoué avec leurs habitudes de voyage d’avant la pandémie au cours de la première moitié de l’année, décrit la dirigeante lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. Ce n’était pas le cas en 2022, tandis que les baby-boomers étaient moins enclins à voyager qu’avant la pandémie. »

Mme Guérard y voit un autre signe « très positif » quant à la résilience de la reprise de l’industrie aérienne, malgré un contexte économique incertain. « C’est un segment important pour nous, et on s’attend à ce qu’il soit plus résilient que les consommateurs plus jeunes dans un contexte de forte inflation et de prix plus élevés. » « Ils [les baby-boomers] ont d’importantes sommes d’argent disponibles pour les dépenses discrétionnaires et ils ont le temps de voyager et de dépenser, ajoute-t-elle. Ils dépensent généralement entre 15 % et 20 % de plus en moyenne que la moyenne de la clientèle. »

Les réservations laissent entrevoir un été « dynamique », a mentionné la dirigeante. Elle a aussi indiqué que la tendance des réservations pour l’hiver prochain n’évoquait pas de signes de ralentissement pour le moment. « La demande se maintient malgré des prix plus élevés et l’inflation. »

D’ailleurs, les dépôts des clients pour des voyages à venir atteignaient 867,1 millions de dollars au 30 avril. C’est une augmentation de 38 % par rapport à la même période en 2019, soit avant la pandémie.

La vigueur de la reprise demeure un élément crucial pour Transat, dont la posture financière a été fragilisée par la pandémie. Pour le moment, la tendance pointe dans la bonne direction, souligne l’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD. « Nous croyons que les résultats du deuxième trimestre seront un catalyseur à court terme pour l’action, soutient l’analyste. Ils alimentent l’idée que Transat pourrait éventuellement réduire son endettement à un seuil viable et qu’elle soit capable de générer une croissance des bénéfices à long terme qui soutiendrait son action. »

Au cours de la téléconférence, le chef des finances de l’entreprise, Patrick Bui, a mentionné que l’amélioration des résultats trimestriels de l’entreprise indiquait que la société était sur la bonne voie pour générer des liquidités qui serviront à rembourser la dette. Des démarches de vente de terrains au Mexique sont aussi « bien avancées ». « Nous pensons aussi qu’il y a des occasions d’améliorer notre bilan en refinançant notre dette [à de meilleures conditions]. »

La société montréalaise enregistre une perte nette de 29,2 millions de dollars au deuxième trimestre clos le 30 avril. La perte s’était élevée à 98,3 millions à la même période l’an dernier. La perte ajustée diluée par action s’établit à 21 cents. Les revenus, pour leur part, ont grimpé de 358,2 millions de dollars, à 870,1 millions.

Avant la publication des résultats, les analystes prévoyaient une perte par action de 66 cents, selon la firme de données financières Refinitiv.

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