Corrections de prix massives dans les centres de villégiature

Les résidences secondaires forment la majorité des marchés dans les lieux de villégiature.
Baker Jarvis Getty Images Les résidences secondaires forment la majorité des marchés dans les lieux de villégiature.

Auparavant très abordable, le secteur des Laurentides a vu son secteur immobilier s’enflammer pendant la pandémie. Mais après un an d’accalmie, les prix de vente de propriétés résidentielles ont diminué de 10 % dans la région, soit la plus grande baisse à l’échelle régionale après la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (-20 %).

Ce retour du balancier se produit alors que la présence au bureau est redevenue obligatoire dans une majorité d’entreprises. « Les gens sont plus prudents quand ils achètent une maison plus éloignée de leur lieu de travail, parce qu’il y a quand même plus de restrictions que pendant la pandémie, estime Charles Brant, directeur du service de l’analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. Ils sont maintenant plus rationnels. »

En 2021 et 2022, les acheteurs étaient surtout des Montréalais qui rêvaient de grands espaces verts où travailler de la maison.

« Il y en a beaucoup pour qui c’était leur seule propriété », a remarqué Louis-Philippe Girard, un courtier de la région. Mais beaucoup de gens ne sont pas faits pour vivre à l’extérieur des centres urbains, confirme Charles Brant. « Certains achètent ou louent des pied-à-terre à Montréal afin de trouver un entre-deux, en gardant leur propriété », ajoute-t-il.

Les résidences secondaires forment toutefois la majorité des marchés dans les lieux de villégiature. Avec les taux d’intérêt actuels, qui ont atteint un sommet depuis 2007, les dépenses imprévues sont remises en question. « Surtout dans les zones de villégiature, les résidences secondaires sont celles dont on va se départir en premier si on a des soucis financiers. Les conditions de vente dans ces marchés-là ont donc plutôt tendance à se détériorer » depuis le début de l’année, note Charles Brant.

Le courtier Louis-Philippe Girard, qui travaille principalement dans les Laurentides, confirme ce ralentissement. Il ajoute toutefois que pour certaines propriétés, surtout celles au bord de l’eau et affichées à moins de 450 000 $, « on a encore de l’action ». « Les gens sont encore prêts à mettre le paquet parce que c’est dur à trouver », précise-t-il.

Malgré les conditions économiques actuelles, l’agent immobilier s’attend à « voir du mouvement » au cours de l’année à venir à cause des renouvellements d’hypothèque. « Les gens qui ont de belles propriétés vont peut-être partir vers la Rive-Nord en copropriété » pour diminuer leurs dépenses, selon lui.



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