Quelle analyse ferait Karl Marx des dividendes exponentiels versés aux actionnaires?

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Un de nos lecteurs, Claude Paquet, se demande quelle analyse ferait Karl Marx des dividendes exponentiels versés aux actionnaires, le fameux 1 %, au regard de la paupérisation perpétuelle de la classe moyenne.
Karl Marx y trouverait sûrement de quoi se réjouir. Depuis sa naissance, en 1818, et la fin de la révolution industrielle, l’investissement en capital-actions s’est fortement démocratisé.
Les investisseurs de détail représentent, en moyenne, environ 20 % de l’activité boursière et près d’un quart des transactions les jours de pointe, selon les données du cabinet Citadel Securities citées par Bloomberg TV. Le site ComparatifsBanques.ca nous dit que, selon les données de 2016 — les dernières disponibles — sur les investissements boursiers aux États-Unis, une part relativement faible des familles américaines (14 %) « sont directement investies dans des actions individuelles », mais une majorité (52 %) ont « un certain niveau d’investissement sur le marché ».
Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, au troisième trimestre de 2020, l’actif confié aux firmes de courtage a été placé à 47,3 % dans des actions, à 27,2 % dans des fonds communs de placement et des fonds distincts, à 6,2 % dans des fonds négociés en Bourse et à 8,5 % dans des obligations. Le tiers de ces fonds sont détenus dans les régimes enregistrés (REER, CRI, REEE, FERR, FRV, CELI). S’y greffe l’investissement dans les fonds de travailleurs. Le Fonds de solidarité FTQ revendique quelque 753 000 actionnaires et Fondaction, plus de 209 000.
En outre, les statistiques de l’Institut des fonds d’investissement du Canada indiquent qu’à la fin de décembre 2022, l’actif total des fonds d’investissement atteignait 1809 milliards de dollars. De ce cumul, les fonds équilibrés (880 milliards) et les fonds Actions (649 milliards) occupaient une part de marché de 85 %.
Enfin, dans la famille Dividende, les actions privilégiées occupent une place importante dans nombre de portefeuilles de particuliers.
Pour l’investissement indirect des fonds du public, la Caisse de dépôt, le Régime de pension du Canada, le Régime des rentes du Québec, les régimes complémentaires de retraite, les rentes des assureurs… sont tous de grands bénéficiaires des dividendes versés sur leur investissement en capital-actions.
Sans compter leur traitement fiscal plus avantageux que celui du revenu d’intérêt.
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