Viser un développement minier durable
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Mines et ressources naturelles
L’industrie minière a souvent mauvaise presse. Les nombreuses répercussions environnementales de ses activités et les relations parfois difficiles avec les populations locales, ici comme à l’étranger, sont régulièrement montrées du doigt. C’est pour corriger les erreurs ayant mené à cette réputation que l’Association minière du Canada (AMC) a mis sur pied l’initiative Vers le développement minier durable (VDMD), qui « aide les sociétés minières à évaluer et gérer leurs responsabilités environnementales et sociales ».
Depuis 2004, tous les membres de l’AMC — qui représente environ le quart de la production au pays — doivent compiler des données concernant les effets de leurs activités sur l’environnement et les communautés. Font ainsi l’objet de mesures la gestion des résidus miniers et la conservation de la biodiversité, mais aussi d’autres indicateurs, comme les relations avec les Autochtones ainsi que la santé et la sécurité.
« Je crois que la mise en place de cette initiative a contribué à une meilleure transparence dans l’industrie, affirme Ben Chalmers, vice-président de l’AMC. Les dialogues sont plus constructifs. Nous sommes aussi meilleurs pour gérer nos problèmes. »
Exigences concrètes
Pour se conformer à l’initiative VDMD, tous les membres de l’AMC doivent effectuer une autoévaluation annuelle pour mesurer leurs avancées en matière de gestion environnementale et sociale. Tous les trois ans, un vérificateur indépendant vient confirmer la justesse de cette autoévaluation. Les rapports de ce dernier sont par la suite affichés sur le site de l’AMC, le tout menant à l’obtention d’une cote allant de C à AAA. Le but étant, bien sûr, d’inciter les compagnies à améliorer leurs performances dans le but d’obtenir une meilleure note.
Pour la professeure au Département de génie du bâtiment civil et environnemental de l’Université Concordia Catherine Mulligan, la vérification indépendante est l’atout principal de cette initiative. « C’est une bonne première étape. Mais les rapports pourraient être plus explicites. C’est un système où l’on doit répondre “oui” ou “non”. Mais nous pourrions plutôt donner des buts concrets, par exemple en exigeant la réduction des émissions par un pourcentage défini. »
Ben Chalmers se réjouit de voir les effets concrets. « En 2006, seulement la moitié de nos membres parvenaient à rencontrer nos standards en gestion des résidus. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 90 %. » Et pas question de s’arrêter en chemin : l’AMC vient de mettre à jour ses normes afin de tirer l’industrie vers le haut. « Nous continuons à monter la barre », souligne le vice-président.
Aspirations historiques
L’AMC est connue depuis longtemps pour ses initiatives environnementales. « Ses efforts ont influencé le développement minier au Canada tout en soulignant l’importance de la participation du public, de la responsabilité et de la gestion de l’environnement », écrivaient en 2011 trois chercheurs canadiens dans un article retraçant l’incidence de l’initiative VDMD depuis ses débuts.
Préoccupée par les préjugés négatifs envers ses membres, l’association tient en 1993 une rencontre, connue sous le nom d’« Initiative minière de Whitehorse ». Sont assis autour de la table des militants pour l’environnement, des groupes autochtones, des syndicats, des membres du gouvernement et des représentants de l’industrie minière. « C’était un changement radical pour une industrie plus connue pour sa nature individualiste, compétitive et isolationniste », apprend-on dans l’article de 2011.
« La rencontre était très novatrice, mais a eu peu d’effets tangibles, relate Ben Chalmers. Notre conseil d’administration a voulu faire quelque chose pour que ce dialogue laisse un héritage qui propulse l’industrie vers l’avant. » Une décennie plus tard, l’AMC dévoilait son initiative VDMD.
Leader mondial
Aujourd’hui, l’AMC continue de s’adapter aux nouvelles réalités. Elle introduira prochainement un nouveau critère d’évaluation mesurant le niveau d’équité, de diversité et d’inclusion sur les sites miniers. L’initiative a aussi fait des petits aux quatre coins du monde. Des pays comme le Brésil, la Finlande et l’Australie appliquent désormais les mêmes principes à leur industrie minière.
« Le Canada a la réputation à l’international d’être un pays qui tente de faire de bonnes choses, affirme Catherine Mulligan. Nous avons la possibilité d’être des leaders dans ce domaine et de contribuer à effacer les désastres causés dans le passé par des entreprises canadiennes. » Elle voit d’un bon oeil le processus mis en place par l’AMC, pour autant que l’industrie minière continue de toujours viser plus haut.
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