Olymel ferme son usine d’abattage de Vallée-Jonction

L’automne dernier, Olymel avait également fait savoir que les usines de Saint-Hyacinthe et d’Henryville allaient aussi cesser leurs activités.
Photo: Ryan Remiorz archives La Presse canadienne L’automne dernier, Olymel avait également fait savoir que les usines de Saint-Hyacinthe et d’Henryville allaient aussi cesser leurs activités.

La restructuration et la réduction des effectifs chez Olymel, principal producteur de porc frais au Québec, se poursuivent. On annonce en effet la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction, la cinquième à survenir en quelques mois.

En tout, 994 emplois seront touchés par la mesure.

Cette nouvelle survient au lendemain de l’annonce d’une aide financière de 65,2 millions aux producteurs de porc par la Financière agricole du Québec dans le cadre du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles.

Il ne demeurera dans la province que trois usines d’abattage relevant d’Olymel, à savoir celles d’Ange-Gardien, en Montérégie, de Yamachiche, en Mauricie, et de Saint-Esprit, dans Lanaudière, des établissements qui avaient fait l’objet d’investissements récents.

La coopérative avait acquis la première en 2019 en avalant l’entreprise gardangeoise F. Ménard. Lundi, à la séance ordinaire du conseil municipal d’Ange-Gardien, les élus ont donné leur aval à une demande d’Olymel d’augmenter sa consommation d’eau, signe que les activités ayant cours dans l’installation n’étaient pas en voie de ralentir.

L’usine de Yamachiche avait pour sa part fait l’objet d’un agrandissement et d’investissements de plus de 110 millions entre 2017 et 2019.

Enfin, 25 millions avaient été injectés en 2016 pour agrandir les installations de Saint-Esprit, ce qui avait permis la création de quelque 200 emplois supplémentaires.

D’autres fermetures

Le mois dernier, le géant du porc avait annoncé la fermeture de ses usines de Blainville et de Laval pour le 28 avril. Environ 170 emplois disparaîtront lorsque la clé sera mise dans la porte à la fin du mois. Des employés ont également pu être transférés dans d’autres installations de l’entreprise.

La production de jambons, de pâtés et de charcuteries qui y avait cours a été graduellement transférée dans d’autres usines du groupe.

L’automne dernier, Olymel avait également fait savoir que les usines de Saint-Hyacinthe et d’Henryville, qui comptaient respectivement 107 et 29 employés, allaient aussi cesser leurs activités dans les semaines suivantes.

Les fermetures d’usines s’inscrivent dans la réorganisation de la coopérative s’étant amorcée en 2021. La direction d’Olymel souhaitait alors réduire ses frais d’exploitation et générer des gains en efficience en rapatriant les activités de certaines usines dans d’autres établissements de la compagnie.

En octobre, le géant québécois du porc avait aussi annoncé une réorganisation de son personnel-cadre. Quelque 120 postes vacants et 57 postes occupés ont été supprimés.

« Défis majeurs » dans la filière du porc

Lors de la présentation de ses états financiers 2022, la haute direction de Sollio, le principal actionnaire d’Olymel, avait fait état des « défis majeurs » vécus dans la filière porcine et qui étaient en partie responsables des pertes enregistrées par la coopérative.

Ces défis concernaient la dévaluation d’actifs intangibles, la pandémie de COVID-19, la hausse des coûts attribuable à l’inflation, la pénurie de main-d’oeuvre et une grève de quatre mois à son usine de Vallée-Jonction.

Des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et la fermeture du marché de la Chine — l’un des plus importants importateurs de porc — pendant les trois premiers trimestres de l’exercice financier ont aussi joué les trouble-fêtes. La division porcine d’Olymel a d’ailleurs été celle qui a le plus écopé, mais cette tendance est observable partout dans le monde, avec un rééquilibrage à la baisse allant de 5 à 8 %, avait-il été précisé.

Ce faisant, Sollio a dû adopter une stratégie de redressement qui implique une diminution du nombre de porcs abattus et une augmentation de la transformation des produits du porc, une transition favorable avec la réouverture des restaurants. Cela s’était traduit entre autres par une reconversion de l’usine de Princeville, au printemps 2022, et l’appel à des travailleurs étrangers temporaires.

Le géant du porc avait aussi communiqué son intention de réduire son abattage annuel de porcs de 20 %, ce qui représente environ un million de bêtes, à compter du mois de juin.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse canadienne pour les nouvelles.

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