L’électrification entraînera d’importants besoins de main-d’œuvre

Le Plan pour une économie verte mise notamment sur le développement d’une économie portée par les véhicules électriques.
Catherine Legault Archives Le Devoir Le Plan pour une économie verte mise notamment sur le développement d’une économie portée par les véhicules électriques.

Il n’y aura une transition verte que si les travailleurs sont au rendez-vous pour la mettre en œuvre. Or, le Plan pour une économie verte (PEV) du Québec, qui mise sur l’électrification, entraînera la création de 8600 emplois supplémentaires d’ici 2030 dans le secteur des transports seulement, selon une étude publiée mardi par EnviroCompétences, le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’environnement.

« Pour un secteur qui est déjà en grave pénurie, c’est gargantuesque », a indiqué Dominique Dodier, directrice générale de cet organisme partenaire du gouvernement.

Le PEV vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % en 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Il mise entre autres sur le développement d’une économie portée par les véhicules électriques et les batteries.

Nouvelles professions

Certains emplois seront ainsi perdus, notamment dans le domaine de la pétrochimie, des stations-service et de la vente de certaines pièces automobiles. Mais davantage d’emplois seront créés. Les ingénieurs électriques, les électriciens ainsi que les métiers d’installation, d’entretien et de réparation de certains équipements seront notamment de plus en plus recherchés, selon les projections effectuées pour l’Étude prospective de la main-d’œuvre et des emplois liés à la transition verte et aux changements climatiques.

Dans ce contexte, la formation et la requalification des travailleurs et de la relève seront cruciales, estime Mme Dodier. De nouveaux programmes scolaires devront nécessairement être créés, alors que les anciens devront être adaptés.

« Les mécaniciens automobiles doivent se convertir à l’électricité, par exemple. Dans le cursus des ingénieurs électriques, il peut être pertinent d’ajouter des connaissances en lien avec la filière des batteries », a-t-elle souligné.

Selon la directrice générale, ces formations devront mettre l’accent sur des compétences génériques comme la créativité, la résolution de problèmes et la pensée critique.

Trouver des travailleurs

Recruter les talents nécessaires sera un grand défi, admet Mme Dodier, qui croit tout de même que ce sera possible, en misant en particulier sur les jeunes, les femmes et les travailleurs étrangers.

« On interpelle tous les acteurs de l’écosystème, afin qu’ils se mettent à la table pour penser les solutions de demain », a déclaré Mme Dodier.

EnviroCompétences a l’intention de faire un exercice semblable pour les autres secteurs d’activité concernés par le PEV, soit le bâtiment et les industries. Dans ces domaines, il faudra entre autres des conseillers en efficacité énergétique et des techniciens en mécanique du bâtiment.

Selon l’organisme, qui existe depuis plus de 25 ans, la filière environnementale fournit déjà 70 000 emplois au Québec dans 10 000 entreprises.

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