Le pire janvier depuis 2009 pour l’immobilier résidentiel

La cadence annuelle des mises en chantier a reculé de 13 % en janvier au pays, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne La cadence annuelle des mises en chantier a reculé de 13 % en janvier au pays, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Les ventes de propriétés résidentielles au Canada ont reculé en janvier à leur plus faible niveau depuis 2009 pour ce mois, affichant un recul de 37,1 % par rapport à il y a un an, a indiqué mercredi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).

Les ventes de janvier étaient également en baisse d’un mois à l’autre, avec un recul de 3 % par rapport à décembre. Ce mouvement à la baisse contrebalance donc les petits gains réalisés alors, précise l’ACI.

Les ventes de maisons ont chuté l’an dernier, la hausse des taux hypothécaires ayant augmenté le coût d’emprunt pour les Canadiens et ralenti le marché de l’habitation. Le nombre de maisons nouvellement inscrites à la vente a par ailleurs augmenté de 3,3 % d’un mois à l’autre en janvier, rapporte l’association.

Le prix national moyen réel des maisons était de 612 204 $ en janvier, en baisse de 18,3 % par rapport à janvier 2022. D’un mois à l’autre, ce prix de vente était en baisse de 1,8 %, enregistrant ainsi sa cinquième contraction mensuelle consécutive et la dixième au cours des 11 derniers mois. Le prix de vente moyen est en baisse de plus de 21 % par rapport au sommet atteint en février 2022, indique Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne, au Mouvement Desjardins.

Dans le neuf, la cadence annuelle des mises en chantier a reculé de 13 % en janvier au pays, a indiqué de son côté la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Le taux annualisé et désaisonnalisé des mises en chantier pour le premier mois de l’année a atteint 215 365 unités, comparativement à celui de 248 296 unités enregistré en décembre.

Les mises en chantier dans les centres urbains ont diminué de 16 %, à 191 491 unités, en janvier. Le taux annualisé des mises en chantier de logements collectifs dans les centres urbains a reculé de 20 %, à 146 267 unités, pour le mois de janvier, tandis que celui des mises en chantier de maisons unifamiliales dans les centres urbains a grimpé de 3 %, à 45 224 unités. La cadence annualisée des mises en chantier dans les régions rurales a été estimée à 23 874 unités.

La baisse a été particulièrement marquée en terres québécoises, où seulement 2045 habitations ont été mises en chantier le mois dernier, soit une diminution de 45 % comparativement à janvier 2022.

Il s’agit du pire début d’année en quatre ans, a relevé l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). « En janvier, on a coulé les fondations de seulement 215 maisons individuelles au Québec, ce qui représente une baisse de 39 %. Le recul est encore plus prononcé pour les logements collectifs, avec 1830 mises en chantier, soit une diminution de 46 % comparativement à janvier 2022. »

« La construction résidentielle enregistre une baisse abrupte pour un deuxième mois consécutif, alors que le résultat de janvier fait suite à un recul de 44 % en décembre. C’est le segment locatif qui écope le plus. Avec un taux d’inoc­cupation de seulement 1,7 % à l’échelle de la province, ce n’est rien pour aider à se sortir de la crise du logement », estime par ailleurs le directeur du service économique de l’APCHQ, Paul Cardinal.

Avec Le Devoir

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