La science et les technologies au service de l’hôtellerie et de la restauration

Caroline Rodgers
Collaboration spéciale
Le cellier intelligent du restaurant de l'ITHQ permet de connaitre l’inventaire de vins et spiritueux en temps réel.
Photo: Duo Tang Studio Le cellier intelligent du restaurant de l'ITHQ permet de connaitre l’inventaire de vins et spiritueux en temps réel.

Ce texte fait partie du cahier spécial Tourisme d'affaires

Confrontés à d’immenses défis au sortir d’une pandémie qui les a frappés de plein fouet, les restaurants et les hôtels du Québec sont plus que jamais à la recherche de solutions innovantes. À l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), en plus de former la relève, on développe des projets de recherche qui misent sur les sciences et la technologie.

C’est le cas avec les projets d’ExperiSens, un centre collégial de transfert de technologie (CCTT) rattaché à l’ITHQ. Il fait partie d’un réseau de quelque 59 CCTT au Québec, dont les expertises respectives sont déterminées par les programmes des collèges auxquels ils sont associés.

À ExperiSens, on développe des projets dans le domaine de l’expérience client et de l’expérience employé. Dans les derniers mois, le centre en a réalisé un portant sur l’évaluation sensorielle et le lien entre la stimulation des sens et le bien-être en contexte hôtelier.

« Ce projet vise à développer nos méthodes d’analyse sensorielle dans le domaine des environnements, en partenariat avec l’Association hôtellerie du Québec, explique Julie Côté, chargée de projet pour ExperiSens. L’idée est de comprendre comment l’utilisation de différents stimuli sensoriels, comme les odeurs, les couleurs, les sons et les textures peut avoir un impact sur le ressenti, les émotions et les ambiances. »

Tout d’abord, en laboratoire, des participants ont participé à l’évaluation de divers stimuli sensoriels et de photos de chambres d’hôtel, dans le but de déterminer s’il était possible de créer des ambiances en liant ces stimuli. Par la suite, une seconde collecte de données a été effectuée, cette fois dans un hôtel, en comparant quatre chambres où l’on a créé différentes ambiances. Celles-ci ont été évaluées par 63 participants venus répondre à un questionnaire.

« Chaque participant a visité ces chambres et on leur demandait ce qu’ils aimaient ou non, et quelles émotions étaient ressenties, pour voir si on pouvait influencer les émotions à partir des ambiances créées. »

Une fois ces résultats analysés, des liens pourront éventuellement être créés avec les différents types de voyages et les groupes d’âge des participants. « L’idée est que l’on pourrait donner des informations aux hôteliers, en se basant sur ce qu’ils veulent faire vivre à leur clientèle, ajoute Julie Côté. Par exemple, à un hôtel qui voudrait se positionner comme un hôtel d’affaires avec une clientèle masculine d’un certain âge, on pourrait suggérer des pistes de solutions pour créer une ambiance susceptible de plaire à ce type de clientèle. »

Évidemment, la plupart des hôtels tentent déjà de créer des ambiances depuis longtemps. Avec les données d’ExperiSens, ils pourront le faire en se basant sur des recherches scientifiques.

« Nous nous basons sur des études passées dans le domaine sensoriel, notamment dans les neurosciences, en combinant tous les sens dans le but de maximiser les émotions. Quand les gens choisissent un hôtel, ils recherchent un sentiment de bien-être. Ces concepts peuvent être appliqués partout où il y a des clients, qu’il s’agisse d’un hôtel, d’un restaurant ou d’un spa, entre autres. »

Restauration et virage numérique

Dans le but de faciliter et d’accélérer le virage numérique des restaurants, des hôtels et des bars du Québec, l’ITHQ, en collaboration avec Alfred Technologies, ont produit des capsules d’autoapprentissage en ligne gratuites pour les restaurateurs qui veulent en apprendre davantage sur les technologies.

Gravement touchée par la pandémie, la pénurie de main-d’oeuvre et l’inflation, la restauration a besoin d’une relance. C’est dans cette optique que le programme de formation a été développé.

« Le but est de permettre aux restaurateurs de se renouveler en adaptant de nouvelles méthodes et de meilleures pratiques de gestion, explique Valérie Amiot, chargée de projet au centre d’expertise de l’ITHQ. Le programme permet aussi de leur faire connaître les nouvelles technologies innovantes et de leur apprendre à les utiliser pour éventuellement optimiser leur rentabilité et augmenter leur marge bénéficiaire. »

Par exemple, grâce aux technologies, comme l’intégration des menus par codes QR, les restaurateurs ont accès à des données qui leur permettent d’en savoir plus sur les préférences de leurs clients, entre autres.

En plus d’offrir des formations, l’ITHQ intègre les nouvelles technologies à son restaurant pédagogique, qui devient par le fait même un laboratoire et une vitrine. Cela offre aux restaurateurs la possibilité de voir ces technologies sur place, comme le cellier intelligent qui permet de voir son stock de vins et de spiritueux en temps réel.

« La plupart des outils technologiques que nous utilisons sont interconnectés, dit Valérie Amiot. Cela permet d’optimiser les opérations. En intégrant des technologies dans leur entreprise, les restaurateurs peuvent prioriser des tâches à haute valeur ajoutée, comme le service client et l’accueil. »

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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