Le prix des propriétés à Montréal près de l’équilibre

Les prix de vente des copropriétés pourraient mieux résister que ceux des maisons unifamiliales.
Photo: Olivier Zuida Le Devoir Les prix de vente des copropriétés pourraient mieux résister que ceux des maisons unifamiliales.

Le prix de vente des propriétés à Mont­réal a poursuivi sa descente au quatrième trimestre 2022, mais la glissade a été moins abrupte que durant le milieu de l’année, révèlent de nouvelles données de Royal LePage, publiées vendredi.

« Au lendemain de la pandémie, la correction des prix s’est faite très rapidement. La hausse des taux d’intérêt a eu l’effet d’un réveil brutal. Mais là, on semble voir un peu un retour à la normalité. On se rapproche d’un marché à l’équilibre », observe Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage.

Dans la région du Grand Montréal, l’agrégat du prix médian des maisons unifamiliales et des copropriétés a baissé de 1,9 % au dernier trimestre de l’année qui vient de s’achever (-3,2 % pour les unifamiliales ; +2,9 % pour les copropriétés) — une baisse moins forte que celle observée entre le second et le troisième trimestre de la même année (-5,3 %).

Sur une base annuelle, les prix enregistrent toutefois une mince hausse de 2,2 %. « Le premier trimestre de l’année a été très fort en 2022, mais il y a eu une forte baisse dans les trimestres subséquents. En fin de compte, on a pas mal effacé les gains faits au début de l’année », résume M. Lefrançois.
 

Ainsi, au quatrième trimestre 2022, le prix de vente médian d’une maison unifamiliale dans le Grand Montréal s’est établi à 601 500 $, et à 445 100 $ pour une copropriété.

À l’échelle canadienne, le prix de vente des propriétés a enregistré une baisse de 2,3 % au dernier trimestre par rapport au précédent. Et à la différence de la région du Grand Montréal qui a enregistré une hausse annuelle des prix entre le dernier trimestre de 2021 et celui de 2022, l’agrégat national des prix affiche quant à lui une baisse de 2,8 %.
 

 

 

De nouvelles baisses à prévoir

« On anticipe encore quelques baisses pour la prochaine année, même si on n’effacera pas tous gains faits durant la pandémie », souligne par ailleurs M. Lefrançois.

Dans le Grand Montréal, l’agrégat des prix des maisons et des copropriétés pourrait baisser de 2 % d’ici le quatrième trimestre de 2023, par rapport à celui de 2022. À Toronto ou à Vancouver, où les baisses de prix ont été particulièrement marquées dans la dernière année, les prix pourraient respectivement baisser de 2 % et 1 %.
 


À noter, les prix de vente des copropriétés pourraient mieux résister que ceux des maisons unifamiliales, selon M. Lefrançois. « Avec l’arrivée massive des baby-boomers à la retraite, on pourrait voir beaucoup de demande de ventes de maison et d’achats de copropriété, ce qui pourrait peut-être faire surperformer l’appartement », estime-t-il.

445 100 $
C’est le prix médian d’une copropriété dans le Grand Montréal au quatrième trimestre 2022. Il faut compter 601 500 $ pour une maison unifamiliale.

« Toutefois, je ne pense pas que le marché va repartir en fou de sitôt », ajoute le courtier immobilier. « La grande inconnue dans l’équation, c’est l’inflation. Il va falloir qu’elle soit maîtrisée. Ça pourrait l’être dès cette année — mais si on perd le contrôle, ça pourrait venir compliquer la situation sur le marché immobilier. »

Dans les derniers mois, la Banque du Canada a déjà procédé à un redressement musclé de son taux directeur — le faisant passer de 0,25 % au début de l’année 2022, à 4,25 % en décembre. Résultat, la hausse des taux d’intérêt a donné lieu à une augmentation de près de 1200 $ par mois pour une hypothèque moyenne dans le Grand Montréal, selon les données de Royal LePage.

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