La production de lithium reprendra en Abitibi-Témiscamingue en 2023
La production de lithium pourra reprendre en Abitibi-Témiscamingue, et ce, dès les premiers mois de 2023. La minière Sayona Québec a annoncé dimanche avoir obtenu tous les permis nécessaires pour relancer les activités du Complexe Lithium Amérique du Nord, à La Corne.
L’entreprise dit avoir réuni en tout plus de 130 permis par des autorités gouvernementales, dont le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, ainsi que le ministère fédéral des Pêches et des Océans.
Sayona aspire à devenir un maillon d’une future chaîne d’approvisionnement pour des batteries aux ions de lithium utilisées dans des véhicules électriques.
« On s’inscrit pile dans la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques publiée par le gouvernement fédéral dans les derniers jours », s’est réjoui le chef de la direction, Guy Laliberté.
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Les activités de cette mine avaient été arrêtées en 2019 en raison de difficultés financières, avant qu’elle soit rachetée par Sayona en août 2021. L’entreprise travaille depuis plus d’un an afin de relancer les opérations dès le premier trimestre de 2023, en mettant notamment à neuf une partie des installations.
Bien que plusieurs projets de mines de lithium soient en cours au Québec, celui de La Corne serait le premier à lancer la production. Sayona serait donc le seul producteur de concentré de lithium dans la province pour le moment.
Comme il n’y a pas de possibilité de transformer ce concentré de lithium en Amérique du Nord, il sera vendu outre-mer dans un premier temps. M. Laliberté estime que la demande mondiale est justement en pleine croissance.
L’entreprise s’est toutefois engagée à effectuer sur place, d’ici quatre ans, la transformation du concentré en carbonate ou en hydroxyde. M. Laliberté estime qu’il est plus probable qu’il devienne du carbonate, qui sert surtout dans des outils comme des cellulaires et des ordinateurs, de même que dans des véhicules électriques de moins grande performance.
On s’inscrit pile dans la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques publiée par le gouver-nement fédéral dans les derniers jours Guy Laliberté »
Des projets controversés
Sayona a deux autres projets de mines de lithium sur la table en Abitibi-Témiscamingue. M. Laliberté estime d’ailleurs que le projet Authier, situé à près d’une soixantaine de kilomètres de La Corne, sera nécessaire pour les activités de l’entreprise, puisque le minerai y est « de meilleure qualité ».
Le projet Authier doit faire prochainement l’objet d’une évaluation par le Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE), indique l’entreprise. Or, l’organisme MiningWatch Canada, qui s’inquiète des répercussions environnementales de tous ces projets, aurait souhaité que ces derniers soient étudiés au BAPE ensemble, afin de prendre la mesure de leurs effets cumulatifs.
« Les impacts de ces opérations sur le territoire sont inconnus, non évalués », a déploré le coresponsable du programme national de l’organisme, Rodrigue Turgeon. Ce dernier craint notamment les répercussions d’éventuels déversements accidentels sur les sites miniers et du transport par camion.
Le projet Tansim, pour sa part, fait toujours l’objet d’une opposition de la communauté anichinabée Long Point First Nation, située à proximité.