Le prix des propriétés poursuit sa baisse

Conséquence de la hausse des taux d’intérêt qui freine les ardeurs des acheteurs, le prix des propriétés résidentielles au Canada a encore reculé en octobre, pour un cinquième mois consécutif, selon de nouvelles données. Et la chute des prix pourrait bien se poursuivre, jusqu’à dépasser celle observée durant la crise financière de 2008, selon la Banque Nationale.

Nouveau signe du refroidissement du marché immobilier : l’indice composé national des prix des maisons Teranet-Banque Nationale, qui couvre onze grandes villes canadiennes, a enregistré une baisse (non désaisonnalisée) de 0,8 % de septembre à octobre — un déclin toutefois plus faible que celui de 3,1 % enregistré le mois précédent, qui représentait la plus forte baisse mensuelle jamais répertoriée depuis le début de l’indice en 1999.

Cet affaiblissement du marché s’est traduit dans plusieurs grandes villes canadiennes : avec des baisses de prix non désaisonnalisées, entre septembre et octobre, atteignant 1,8 % à Ottawa-Gatineau, 1,5 % à Montréal, 1,2 % à Québec, 0,9 % à Toronto et 0,1 % à Vancouver.

Une chute plus importante qu’en 2008 ?

À l’échelle nationale, l’indice a connu une contraction de 7,7 % depuis son sommet atteint en mai. À titre de comparaison, durant la crise financière de 2008, les prix n’avaient connu qu’un recul de 6 % sur la même période, et de 9,2 % au total sur huit mois, note l’économiste de la Banque Nationale Daren King.

« Dans un contexte où la politique monétaire continuera d’être resserrée dans les prochains mois, le prix des maisons devrait continuer sa contraction et dépasser celle vécue lors de la crise de 2008 », écrit-il.

La Banque Nationale table sur une chute cumulative record du prix des propriétés d’environ 15 % à l’échelle du pays d’ici la fin de 2023, si le taux directeur plafonne autour de 4 % et si la Banque du Canada « jette du lest en abaissant les taux en deuxième moitié de 2023 ».

Malgré cette chute, l’indice de prix des propriétés canadiennes restait toutefois en octobre 4,9 % supérieur à ce qu’il était un an plus tôt à la même période. Dans les faits, après avoir atteint un sommet en mai, l’indice des prix à l’échelle nationale est à peu près revenu à ce qu’il était aux alentours de janvier et février 2022.

Au total, depuis le début de la pandémie, le prix des propriétés s’est apprécié d’environ 28 % au Canada, selon les données non désaisonnalisées de l’indice. À l’échelle des villes, il a augmenté de 39,5 % à Montréal, de 27,1 % à Toronto, de 23,8 % à Québec et de 22,5 % à Vancouver.

Les prix baissent, mais les ventes augmentent

Si les prix sont à la baisse, les ventes de propriétés résidentielles ont quant à elles augmenté de 1,3 % de septembre à octobre, selon le décompte de la Banque Nationale — la première hausse mensuelle en huit mois.

-0,8 %
C’est la baisse du prix des propriétés relevée au Canada entre septembre et octobre.

« Malgré cette croissance des ventes, il ne faut pas y voir le début d’une tendance à la hausse, mais plutôt une stabilisation du marché », estime M. King.

« Avec la hausse des taux prévue par la Banque du Canada en décembre, le marché de la revente pourrait même connaître de nouvelles baisses dans les prochains mois et rester à un niveau d’activité bien inférieur à sa moyenne historique », souligne l’économiste.

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