La RBC sous enquête à la suite d’une plainte pour écoblanchiment

Selon les plaignants, la RBC ferait de l’écoblanchiment concernant ses engagements en matière d’action climatique puisqu’elle continue à financer le développement des combustibles fossiles.
Photo: iStock Selon les plaignants, la RBC ferait de l’écoblanchiment concernant ses engagements en matière d’action climatique puisqu’elle continue à financer le développement des combustibles fossiles.

Le Bureau de la concurrence du Canada a ouvert une enquête pour déterminer si la Banque Royale (RBC) a fait des déclarations environnementales trompeuses, à la suite d’une plainte déposée par un regroupement de citoyens et appuyée par des organismes de défense de l’environnement.

Dans une lettre datée du 29 septembre, le Bureau de la concurrence du Canada — l’autorité fédérale indépendante chargée de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles au pays — mentionne avoir démarré une enquête concernant « certaines pratiques de marketing de la RBC ».

Cette enquête fait suite à une plainte déposée en avril dernier puis modifiée en juin par un regroupement de citoyens, qui est soutenu par les organismes Ecojustice et Stand.earth. Selon les plaignants, la RBC ferait de l’écoblanchiment concernant ses engagements en matière d’action climatique puisqu’elle continue à financer le développement des combustibles fossiles.

Les plaignants reprochent notamment à la RBC de dire qu’elle soutient les principes de l’Accord de Paris, y compris l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 °C, et qu’elle atteindra zéro émission nette dans ses activités annuelles et ses prêts d’ici 2050 en accord avec ces principes. La RBC tient un discours « faux et trompeur », soutiennent les instigateurs de la plainte, puisqu’elle « fournit des dizaines de milliards de dollars par an en aide financière pour soutenir et développer l’industrie des combustibles fossiles et prend ainsi actuellement des mesures qui vont à l’encontre de la baisse des émissions, qui est nécessaire à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris ».

Invitée par Le Devoir à réagir, la RBC se dit « fortement en désaccord avec les allégations contenues dans la plainte », qu’elle estime « non fondée », et réitère son engagement à « trouver des solutions pour aider le Canada à respecter ses engagements zéro net ».

Cette enquête du Bureau de la concurrence dont la RBC fait l’objet survient dans le contexte où le Centre québécois du droit de l’environnement plaidait récemment dans un nouveau rapport pour un meilleur encadrement des déclarations climatiques des entreprises. « Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à formuler des engagements climatiques et à offrir des produits dits carboneutres afin de répondre aux exigences des consommateurs et des investisseurs. Malheureusement, certaines de ces déclarations ne s’appuient pas sur une réelle réduction des émissions de GES [gaz à effet de serre] », soulignait l’avocat Julien Beaulieu, auteur principal du rapport.

Ce n’est pas la première fois que la RBC est critiquée par des groupes environnementaux. Au printemps, un regroupement d’organisations de la société civile appuyé par Greenpeace Canada publiait un rapport selon lequel la RBC figure au 1er rang canadien et au 5e rang mondial des institutions bancaires ayant octroyé le plus de financement aux énergies fossiles entre 2016 et 2021.

Mercredi, en amont du premier match de la saison des Canadiens de Montréal, des militants de Greenpeace étaient présents pour dénoncer l’inertie climatique de la RBC, commanditaire de l’équipe de hockey montréalaise, dont le logo figure sur les chandails des joueurs.

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