ITHQ: des formations pour une industrie en pleine transformation

Camille Feireisen
Collaboration spéciale
Dans l’offre d’un service authentique et positif au client, il importe de tenir compte des environnements physiques des établissements où l’on accueille, croit Jasmin Tanguay, directeur principal des études universitaires et de la recherche de l’ITHQ.
iStock Dans l’offre d’un service authentique et positif au client, il importe de tenir compte des environnements physiques des établissements où l’on accueille, croit Jasmin Tanguay, directeur principal des études universitaires et de la recherche de l’ITHQ.

Ce texte fait partie du cahier spécial Tourisme d'affaires

Face à une pénurie de main-d’oeuvre record après deux années de pandémie, l’industrie touristique québécoise doit se réinventer. Une chose qu’a bien comprise l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), qui a lancé cette année quatre nouveaux programmes en gestion d’accueil ainsi qu’un programme de recrutement des stagiaires à l’international en collaboration avec ses partenaires.

« Le recrutement étudiant demeure un défi », reconnaît le directeur principal des études universitaires et de la recherche de l’ITHQ, Jasmin Tanguay. « On doit charmer les étudiants parce qu’évidemment, ils ont beaucoup d’opportunités sur le marché du travail. »

La pandémie a laissé derrière elle des questions sur l’industrie. « Où est-ce qu’elle s’en va ? Le fait qu’il y a beaucoup de postes disponibles amène les gens à se demander si les horaires sont raisonnables, s’ils peuvent avoir une qualité de vie dans cette industrie », rapporte-t-il.

Quatre nouveaux programmes

 

L’ITHQ peut se targuer de ne pas avoir attendu pour adapter son offre de cours aux nouvelles attentes des étudiants. Depuis cet automne, trois programmes courts de 1er cycle ont été mis en place, s’adressant à ceux souhaitant se spécialiser en gestion de l’accueil et de l’expérience client. « L’objectif est de donner accès à des programmes aux gens qui n’ont pas forcément le profil traditionnel de l’ITHQ, c’est-à-dire un étudiant arrivant du collégial, mais qui a déjà un emploi, par exemple », explique M. Tanguay. L’offre a aussi été adaptée pour être plus flexible, avec des cours à temps partiel en soirée.

Au menu, un programme en management de l’accueil de cinq cours qui abordent « les notions de qualité et la performance de l’entreprise en fonction de la satisfaction du client ». Un autre programme, celui de gestion des opérations des entreprises de l’accueil, permet notamment à l’étudiant de se pencher sur les modèles d’affaires qui évoluent beaucoup en ce moment, « car nous sommes dans un contexte d’innovation, post-COVID », rappelle le directeur.

Le troisième programme court, en management de l’expérience employé dans les entreprises de l’accueil, permet à l’employé de devenir « un ambassadeur auprès du client » et de revoir le type de dynamisme organisationnel au sein d’une entreprise. « On va toucher des enjeux sur la question de la diversité, de l’inclusion, des cultures individuelles au sein de la culture organisationnelle, etc. », décrit-il.

Enfin, un certificat en management de l’accueil et design de l’expérience client a été développé, dans la continuité de ces trois programmes courts, permettant aux étudiants d’ajouter une réflexion marketing. Dans l’offre d’un service authentique et positif au client, « les environnements physiques des établissements où l’on accueille entrent aussi en ligne de compte », dit-il.

Des besoins qui changent

 

Les cours ont été développés pour répondre aux besoins évolutifs de l’industrie. « L’entrepreneuriat devient très important, la capacité de revoir le modèle à l’intérieur, donc d’être un entrepreneur dans sa propre entreprise pour initier le changement. Je pense que c’est un des grands enjeux de l’industrie actuellement et ça le demeurera sans doute dans le futur, cette capacité de s’ajuster, de revoir les processus », souligne le directeur.

Si le retour à la normale ne se fera pas avant 2025 pour l’industrie touristique, il y a beaucoup de possibilités de création. « C’est le message qu’on veut envoyer avec nos programmes, en jetant de solides bases de gestion des entreprises et des affaires avec un aspect plus humain, plus de relationnel, pour participer à ces innovations dans l’industrie de demain », conclut-il.

Depuis la pandémie, les salaires ont aussi augmenté d’environ 8 %, se réjouit aussi la directrice générale exécutive de l’ITHQ, France Dionne. Selon elle, il s’agit d’une adaptation nécessaire pour attirer de futurs cadres, par exemple.

Recruter à l’international

Si les deux dernières années ont été très difficiles pour le secteur touristique, la pénurie avait déjà commencé en 2019, indique France Dionne.

L’institut avait déjà prévu de lancer un programme de recrutement de stagiaires à l’international, qui a finalement pu avoir lieu cette année. « On a fait la promotion dans les écoles hôtelières françaises de possibilités de stages au Québec », explique-t-elle. Le programme a été mis sur pied en collaboration avec l’Association hôtellerie du Québec, l’Association Restauration Québec, les Offices jeunesse internationaux du Québec et l’Office franco-québécois pour la jeunesse.

Au total, 16 lycées français répartis dans 10 régions de France ont participé, soit une quarantaine d’étudiants stagiaires qui sont venus passer entre trois et six mois en sol québécois. « On a trouvé 22 employeurs au Québec dans 10 régions », précise France Dionne. C’était l’occasion aussi de leur présenter ce qu’offre l’Institut, de stimuler leur intérêt d’étudier au Canada. « Ça a été un succès, les étudiants ont été très heureux, et les employeurs aussi », se réjouit-elle. L’exercice sera d’ailleurs répété en 2023, et le travail de recrutement commencera d’ici un ou deux mois.

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part. 

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