En quoi consiste le «merge» de la cryptomonnaie Ethereum?

Ce texte est tiré du Courrier de l’économie du 19 septembre 2022. Pour vous abonner, cliquez ici.
Ce merge, ou cette fusion – au sujet de laquelle s’interroge Marcel-Nicolas Murillo –, est en quelque sorte une cascade de bonnes nouvelles tant pour les férus de cryptomonnaie que pour les investisseurs, petits et grands. On peut même aller jusqu’à dire que le grand public devrait s’en réjouir, étant donné qu’à la base, le principal intérêt de cet événement est qu’il promet de réduire à presque rien le travail informatique nécessaire pour valider les transactions faites à l’aide d’Ethereum et, donc, d’en réduire la consommation d’énergie de façon équivalente.
Ainsi, les spécialistes prévoient que ce qu’on pourrait appeler l’Ethereum 2.0 consommera 99 % moins d’énergie pour fonctionner et que, malgré tout, les utilisateurs et les propriétaires de ce jeton ne verront aucune différence dans la façon dont ils s’en servent.
Remise à plusieurs reprises depuis des mois pour différentes raisons, cette fusion avait besoin que les astres technologiques s’alignent pour survenir, chose qui a eu lieu jeudi matin. Il s’agit d’une mise à niveau de la façon dont on certifie les transactions faites sur l’Ethereum. Dans la méthode précédente, le proof-of-work (preuve par l’effort), tous les mineurs soutiennent la plateforme en produisant de nouveaux jetons en concurrence les uns avec les autres. La nouvelle méthode, appelée proof-of-stake (preuve par engagement), attribue à un petit nombre seulement de mineurs choisis au hasard la tâche de produire ces jetons.
Le succès de l’opération a réjoui un peu tout le monde et, même si la valeur de l’Ethereum a baissé un peu dans les heures suivantes, les analystes s’attendent à ce que la plateforme gagne en popularité au cours des prochains mois. Le marché total de l’Ether, son jeton de base, vaut quelque 195 milliards de dollars américains, soit environ 20 % du marché global des cryptomonnaies. Cette proportion pourrait passer à 30 % d’ici la fin 2023 selon les experts. À titre comparatif, le bitcoin, la plus utilisée des cryptomonnaies, représente environ 40 % de ce marché.
Naturellement, il faudra voir comment la volonté d’encadrer les cryptoactifs de certaines autorités financières, comme la Réserve fédérale américaine, viendra refroidir ces ardeurs…
Mais outre le NFT, cet outil d’authentification pour actifs numériques, on estime que ce nouvel élan pourrait raviver d’autres types d’applications similaires reposant sur la blockchain, qu’on appelait les « contrats intelligents » à une autre époque. Ces applications promettent d’automatiser certains types de transactions numériques, par exemple la pré-autorisation ou la réservation d’une voiture ou d’une chambre sur des services à venir qui pourraient un jour rivaliser avec les Uber ou les Airbnb de ce monde.
Y a-t-il une promesse électorale d’un des partis que vous aimeriez mieux comprendre, que ce soit en lien avec vos finances personnelles ou les finances publiques ? Souhaiteriez-vous mieux cerner un enjeu économique précis ou général ? Envoyez-nous vos questions, et notre équipe de journalistes s’attellera à y répondre.