La croissance inférieure aux attentes

Des économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada aille de l’avant avec une nouvelle hausse dynamique des taux d’intérêt la semaine prochaine, après la publication de données montrant que l’économie est restée relativement en forme au cours du deuxième trimestre de l’année. L’économie canadienne a progressé au taux annuel de 3,3 % au deuxième trimestre, a indiqué mercredi Statistique Canada dans son dernier rapport sur le produit intérieur brut (PIB) réel. À titre de comparaison, l’économie a progressé à un taux annuel de 3,1 % au premier trimestre de cette année.
Même si le taux de 3,3 % s’est révélé inférieur à l’estimation préliminaire de l’agence fédérale, qui avait d’abord évoqué une possible croissance de 4,6 %, l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a souligné qu’au cours d’une année typique, une telle croissance aurait été considérée comme supérieure à la moyenne.
L’économiste Tu Nguyen, du cabinet d’expertise comptable et de conseil RSM Canada, a noté qu’il y avait peu de surprises dans les données du PIB lorsqu’on se penchait sur les chiffres des différentes composantes. « Nous voyons à peu près ce à quoi nous nous attendions, c’est-à-dire de solides investissements des entreprises, de nombreuses dépenses des ménages dans les services, ce qui, encore une fois, n’est pas étonnant, car les restrictions liées à la pandémie ont chuté, a expliqué Mme Nguyen. Et d’un autre côté, nous avons vu le secteur du logement ne pas très bien se porter, ce qui est le cas depuis la première hausse des taux d’intérêt, survenue en mars. »
Selon Statistique Canada, le PIB réel a augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre, l’économie ayant enregistré une croissance de 0,1 % en juin après être restée stable en mai.
Le rapport de mercredi montre que les entreprises ont augmenté leurs investissements dans les stocks, qui ont été le principal contributeur à la croissance. Pendant ce temps, les dépenses des ménages pour des biens semi-durables ont augmenté, mais l’investissement dans le logement a diminué au deuxième trimestre, de même que les dépenses en biens durables.
La Banque de Montréal prévoit que la banque centrale augmentera son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage la semaine prochaine, mais M. Porter a indiqué qu’il ne serait pas surpris si elle optait pour une hausse des taux encore plus dynamique.
Pendant ce temps, la lecture préliminaire de Statistique Canada pour juillet indique une contraction de 0,1 %. Les économistes s’attendent largement à ce qu’un ralentissement économique se produise.
En outre, les salaires ont augmenté de 2 % au deuxième trimestre, l’Ontario et l’Alberta contribuant le plus à l’augmentation nationale, a précisé Statistique Canada. Alors que le revenu disponible des ménages a augmenté, leur taux d’épargne est passé de 9,5 % au premier trimestre à 6,2 %, principalement en raison de l’inflation. Cependant, le taux d’épargne reste bien supérieur aux niveaux d’avant la pandémie — il était de 2,7 % à la fin de 2019. « Même si ces estimations laissent supposer que la résilience de l’épargne nette des ménages se poursuit, les pressions inflationnistes sur la consommation et les tendances de la rémunération des salariés seront vraisemblablement des facteurs déterminants clés des résultats futurs », a indiqué l’agence dans son rapport.