Le Panier bleu deviendra transactionnel à temps pour le magasinage de Noël

Les consommateurs pourront acheter des produits de commerces québécois directement sur la plateforme Web Le Panier bleu l’automne prochain, à temps pour le magasinage de Noël, a annoncé lundi le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, en point de presse.
Ce dernier a aussi précisé que l’outil, lancé en avril 2020 par le gouvernement sous forme d’organisme à but non lucratif, était maintenant la propriété d’une entreprise privée, Plateforme Agora inc. Cette société est constituée d’actionnaires minoritaires, soit Investissement Québec, le Mouvement Desjardins, le Fonds de solidarité FTQ et l’entreprise de commerce électronique Lightspeed.
« Le gouvernement ne voulait pas exploiter ce site-là », a indiqué le ministre Fitzgibbon. Québec y investit tout de même 12 millions de dollars sur les 22 millions qui servent à le créer et à assurer son fonctionnement.
« Ce qu’on garantit, c’est que tout achat fait sur notre plateforme va avoir un lien direct avec l’économie québécoise. […] On ne fera pas fermer Amazon demain, on en est conscient, mais on veut être une autre option pour les gens pour qui l’achat local est important », a déclaré le directeur général du Panier bleu, Alain Dumas, présent aux côtés du ministre.
Les commerçants québécois sont encouragés à s’inscrire dès maintenant, gratuitement, pour bénéficier de la visibilité de cette plateforme en ligne. Le Panier bleu compte s’octroyer une part des profits réalisés sur chaque vente effectuée par le truchement de son site.
Plus de 50 % des Québécois connaissent Le Panier bleu, qui est resté jusqu’à maintenant un simple catalogue renvoyant aux sites Internet des commerçants, selon l’enquête NETendances publiée en mars dernier par l’Académie de la transformation numérique. Seulement 14 % des répondants à cette enquête disent toutefois l’avoir utilisé en 2021. Environ 46 % ont l’intention de faire appel à cet outil quand il aura un volet transactionnel.
La plateforme transactionnelle sera d’ailleurs prête un an plus tard que ce qui avait été annoncé en janvier 2021. M. Dumas a mentionné qu’il souhaite développer un écosystème de logistique, de transport et de livraison pour les marchands. « L’écosystème demande plus d’efforts que ce qu’on croyait au départ », a-t-il justifié.
Pas question toutefois d’avoir des entrepôts et des camions de livraison Le Panier bleu. « Notre intérêt est de réussir à mutualiser les forces logistiques existantes au Québec », a précisé M. Dumas, spécifiant qu’il s’agissait d’un travail de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Produits du Québec et d’ailleurs
Les consommateurs n’y trouveront pas uniquement des produits faits au Québec, puisque les commerçants pourront vendre des produits importés. M. Dumas a expliqué qu’un « arbre décisionnel » était en place pour qualifier un commerçant comme étant « québécois ».
L’entreprise doit tout d’abord avoir une adresse au Québec. Ensuite, elle doit être détenue à au moins 50 % par des Québécois. « Pour les enseignes étrangères, si 75 % des magasins du Québec sont de propriété indépendante québécoise, on va reconnaître la bannière comme étant un marchand québécois », a expliqué M. Dumas, donnant en exemple la bannière IGA, propriété de la canadienne Sobeys, « dont 95 % des magasins appartiennent à des affiliés qui sont vraiment propriétaires du magasin ».
Finalement, les produits doivent être en stock sur le territoire québécois au moment de la transaction. M. Dumas a ajouté qu’il souhaite mettre en valeur les produits locaux, notamment ceux qui seront reconnus par la certification Les Produits du Québec lancée récemment.
Des détaillants enthousiastes
La plateforme est en cours de test en version bêta avec une centaine de commerces.
Le chef de la direction de Mondou, Pierre Leblanc, était présent à la conférence de presse, qui s’est déroulée dans l’une de ses boutiques pour animaux, à Anjou. Il compte s’inscrire à la plateforme, même si une minorité de ses ventes sont faites en ligne.
« Quelqu’un qui n’est pas nécessairement client chez nous et qui veut savoir comment il peut acheter local pour son animal de compagnie, il va trouver Mondou, il va pouvoir nous identifier plus rapidement », a fait valoir M. Leblanc, dont seule une partie de la marchandise est produite au Québec.
Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) et le Conseil canadien du commerce de détail ont tous deux bon espoir que la nouvelle formule du Panier bleu sera bénéfique pour leurs membres, notamment les plus petits qui n’en sont encore qu’au début de leur transition numérique et qui pourront ainsi rejoindre une clientèle plus large.
« La portion marketing demande beaucoup d’engagement et de sous pour de plus petites entreprises. Aller sur Le Panier bleu devrait les aider à grandir », a commenté Karina Serei, directrice principale opérations et communications au CQCD.