Le Québec avance en matière de bien-être et de richesse

Les niveaux de bien-être et de richesse nationale ont généralement augmenté au Québec depuis une quinzaine d’années, selon une nouvelle série « d’indicateurs de progrès » visant à aller au-delà de la seule mesure du produit intérieur brut (PIB). Mais il y a eu des reculs aussi, notamment en matière d’environnement et de santé mentale.
Le PIB réel par habitant du Québec s’est accru modestement depuis 2005, à un rythme moyen de 0,34 % par année, pour s’établir à 45 105 $ par habitant en 2020. C’était une hausse plus forte que dans le reste du Canada (+0,19 %), mais nettement insuffisante pour en rejoindre la richesse moyenne (55 557 $/ habitant).
Ce portrait est toutefois bien incomplet, a fait valoir lundi l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) au moment de présenter et d’analyser pour la première fois une quinzaine d’« indicateurs de progrès du Québec » qui ont pour but d’élargir le regard à d’autres facteurs, comme l’éducation, la santé, l’environnement, les inégalités et les conditions matérielles. « Lebien-être des générations futures est aussi une préoccupation partagée par plusieurs personnes », ajoute-t-on, faisant référence au patrimoine économique, humain, naturel et social que l’on peut faire fructifier ou dilapider.
Bien…
Sur 7 « indicateurs de bien-être actuel » et 8 « indicateurs de richesse nationale » retenus pour le moment, un total de 11 indicateurs montrent une amélioration, seulement 3, une détérioration, et un indicateur ne fait pas voir une conclusion claire.
En matière de bien-être actuel, l’ISQ constate, entre autres, une amélioration du revenu médian après impôt et une diminution de la pauvreté plus fortes au Québec que dans le reste du Canada. La concentration de particules fines dans l’air, l’écart entre riches et pauvres en matière de diplomation au secondaire ainsi que l’indice de gravité de la criminalité ont aussi diminué plus fortement au Québec.
En matière de richesse nationale, le Québec a également augmenté ses investissements dans ses capacités physiques, technologiques et intellectuelles de production, mais pas au même rythme que le reste du Canada. Il continue aussi à tirer de l’arrière du côté de l’endettement de ses gouvernements et de la proportion de sa population qui dit avoir « confiance en la plupart des gens » (45 %). Déjà en avance, il fait toutefois encore mieux aujourd’hui dans d’autres domaines, comme l’espérance de vie, la détention de diplômes postsecondaires chez les 25 à 34 ans et la présence de femmes sur la scène politique.
… mais pourrait faire mieux
Mais toutes les tendances ne vont pas dans la bonne direction. En matière de bien-être, la proportion de la population de 12 ans et plus qui considère sa santé mentale comme excellente ou très bonne est passée de 75 % à 72 % de 2005 et 2019 (contre un recul de 72 % à 66 % dans le reste du Canada). En matière de capital naturel, les émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant ont peu diminué entre 2009 et 2019, et la température moyenne depuis 1922 est en augmentation constante.
« Pour réduire les effets des changements climatiques et maintenir l’état des capitaux pour les générations futures, il est essentiel de réduire les émissions de GES, explique le rapport de l’ISQ. En omettant de le faire, on nuit au progrès. »
Inspirés de stratégies similaires utilisées un peu partout dans le monde, y compris dans plusieurs grandes institutions économiques internationales, les 15 indicateurs de progrès retenus par l’ISQ l’ont été « au terme d’une démarche rigoureuse ». « L’approche se veut flexible et évolutive », précise l’organisme avant d’inviter le public à donner son avis pour l’aider à améliorer sa façon de faire.