Joe Biden a discuté d'inflation avec le patron de la Fed

Le démocrate de 79 ans a reçu Jerome Powell (à gauche) dans le Bureau ovale en compagne de sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen (à droite).
Photo: Kevin Dietsch Getty Images via Agence France-Presse Le démocrate de 79 ans a reçu Jerome Powell (à gauche) dans le Bureau ovale en compagne de sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen (à droite).

Le président américain, Joe Biden, a reçu mardi pour une rare entrevue le patron de la Réserve fédérale américaine (la Fed), Jerome Powell, sur fond d’inflation galopante, mais il a promis de préserver l’indépendance de la banque centrale américaine.

Le démocrate de 79 ans l’a reçu dans le Bureau ovale en compagne de sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen, pour discuter avec eux de sa « plus grande priorité : répondre à l’inflation pour réussir la transition d’une économie de reprise à une croissance soutenue » et durable.

La réunion est inhabituelle, car le gouvernement Biden est resté généralement à l’écart de cette institution indépendante. Le président a toutefois assuré, dans une courte déclaration à la presse, que son « plan » visant à réguler les prix « commençait par un postulat simple : respecter la Fed, respecter l’indépendance de la Fed ». Il a estimé par ailleurs que les membres de la banque centrale étaient « totalement concentrés » sur la régulation des prix, qui est, avec le soutien à l’emploi, leur mission.

Jerome Powell n’a pas pris la parole devant les journalistes, quant à lui.

Dans une tribune publiée lundi dans le Wall Street Journal, le président américain avait déjà tenu à se démarquer de son « prédécesseur » Donald Trump, qu’il a accusé d’avoir « rabaissé » la Fed. L’ancien président républicain s’en est pris à plusieurs reprises pendant son mandat à la Fed en général et à Jerome Powell en particulier, lui qui était pourtant son candidat pour diriger la banque centrale (et que Joe Biden a choisi de garder en poste).

Le feu inflationniste

 

L’inflation est du pain bénit pour l’opposition républicaine, à quelques mois d’élections législatives qui risquent de coûter aux démocrates leur très mince majorité parlementaire. « Quoi qu’en disent Biden et les démocrates, l’économie décline constamment sous leur houlette, pendant que les familles peinent à s’acheter quoi que ce soit, de l’essence comme de la nourriture », a indiqué mardi la présidente du Comité national républicain, Ronna McDaniel.

Selon un sondage réalisé entre le 25 avril et le 1er mai par l’institut Pew Research, 70 % des Américains estiment que l’inflation est un problème très important, une proportion bien plus importante que pour leurs autres sujets de préoccupation (coût des soins de santé, criminalité et violence par armes à feu). L’enquête a toutefois été menée avant qu’une fusillade dans une école au Texas ne relance le débat sur les armes à feu aux États-Unis.

La Fed a assuré qu’elle ferait tout pour ramener l’inflation dans les clous. Elle a commencé à relever avec vigueur ses taux directeurs, et devrait poursuivre cette démarche.

Aux États-Unis, les économistes s’attendent à ce que l’économie américaine florissante, dont Joe Biden se vante à la moindre occasion, ralentisse considérablement d’ici la fin de l’année. Les experts surveillent aussi de près les comportements des ménages américains. Ces derniers puisent désormais dans leurs économies pour pouvoir continuer de consommer, ce qui soutient la première économie mondiale, du moins jusqu’ici.

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