Le Québec moins touché par le déclin des investissements de capital de risque
Le Québec résiste mieux que le reste de l'Amérique du Nord au déclin des investissements de capital de risque, même si la province a subi au deuxième trimestre sa première baisse significative depuis le début du ralentissement de ce marché, il y a près de 18 mois.
Selon les données rendues publiques hier par Réseau Capital, une association d'intervenants du capital de risque au Québec, les investissements de ce genre dans la province ont diminué de 39 % au deuxième trimestre par rapport à la même période l'année dernière. Dans le reste du Canada, la baisse a atteint 69 %, alors qu'aux États-Unis ces investissements ont fléchi de 53 %.Les 192 millions investis au Québec ont représenté 46 % de tous les investissements en capital de risque réalisés au Canada. De même, les 98 entreprises québécoises qui ont bénéficié de ces investissements ont représenté 52 % de toutes les firmes canadiennes financées par du capital de risque.
Selon le président de Réseau Capital, Claude Miron, le Québec bénéficie notamment du fait que le secteur des sciences de la vie a été beaucoup moins touché par l'effondrement des valeurs technologiques. Ainsi, les entreprises québécoises de biotechnologies et des sciences de la vie ont bénéficié de 43 % de tous les investissements en capital de risque au Québec.
«Je crois que c'est une question de confiance, a dit M. Miron. Les investisseurs québécois doivent affronter la même conjoncture économique que ceux du reste du Canada, mais lorsqu'ils analysent leur portefeuille d'investissements des dernières années, ils constatent qu'ils ont été moins touchés que d'autres. Ils se sentent peut-être donc un peu plus en confiance pour continuer à investir.»
Selon M. Miron, l'un des signes de cette confiance des investisseurs au Québec réside dans le fait que 35 % des investissements de capital de risque au deuxième trimestre ont été faits dans le cadre de premières séries de financement, alors que cette proportion est de 28 % dans le reste du Canada.
Les entrepreneurs québécois profitent également de la présence prépondérante du Fonds de solidarité de la FTQ et d'autres fonds de travailleurs, qui ont investi 58 millions au deuxième trimestre, soit 30 % de tous les investissements de capital de risque dans la province. Pour les six premiers mois de l'année, les fonds de travailleurs ont réalisé 26 % des investissements de capital de risque au Québec, comparativement à 15 % dans le reste du Canada. «Il y a beaucoup plus de fonds de travailleurs à l'extérieur du Québec, mais le Fonds de solidarité est le plus gros au Canada, a dit M. Miron. De plus, puisque le Fonds investit principalement au Québec, le réservoir de capital disponible pour des entreprises québécoises est plus important.»