Trois ententes dans le nucléaire canadien pour SNC-Lavalin

SNC-Lavalin consolide sa position dans le nucléaire au Canada en annonçant, en moins d’une semaine, trois importantes ententes pour prolonger l’exploitation de centrales existantes et participer au développement d’une technologie qui vise à réutiliser les déchets nucléaires.
SNC-Lavalin multiplie les annonces dans le secteur. Mercredi, elle a confirmé avoir décroché un contrat de 20 millions de dollars, par l’entremise de sa filiale Candu Energy, pour soutenir la remise à neuf des turboréacteurs de la centrale nucléaire de Darlington d’Ontario Power Generation.
En partenariat avec GE Steam Power, les travaux visent à prolonger de 30 ans les activités de l’installation pour qu’elle puisse fournir de l’électricité jusqu’en 2055, selon SNC-Lavalin.
Le jour précédent, mardi, c’est Bruce Power qui annonçait avoir choisi SNC-Lavalin pour participer à la conception de l’outillage d’installation de canaux de combustible nucléaire pour le réacteur 3 de sa centrale nucléaire, située près du lac Huron.
Bruce Power est une société composée d’entreprises canadiennes du secteur de l’énergie, dont le distributeur TC Energy — anciennement TransCanada — et Cameco, qui est l’un des plus importants producteurs d’uranium de la planète.
Dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, il y a un intérêt croissant pour l’énergie nucléaire, constate Julianne den Decker, vice-présidente de Candu Energy, filiale de SNC-Lavalin. Les centrales nucléaires redeviennent une solution de plus en plus envisagée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, estime-t-elle.
« Ces installations peuvent, pour ainsi dire, être déployées un peu partout. Leur empreinte sur les territoires reste faible pour la concentration d’énergie qu’elles peuvent produire », dit-elle, avançant que l’entreprise de Montréal peut s’appuyer sur l’expertise développée dans le secteur depuis les années 1970 pour gagner des parts de marché.
Des petits réacteurs modulaires
Dans les dernières années, SNC-Lavalin a d’ailleurs déployé efforts et énergies pour se positionner dans la filière naissante des petits réacteurs modulaires (PRM). Ce sont des centrales nucléaires d’une capacité inférieure à 300 mégawatts (MW), soit considérablement moins que les réacteurs typiques, dont la puissance gravite plutôt entre 700 MW et 1500 MW.
En marge de la conférence annuelle de l’Association nucléaire canadienne, qui se déroulait la semaine dernière à Ottawa, SNC-Lavalin a annoncé un partenariat avec la britannique Moltex dont la valeur n’a pas été dévoilée.
Cette dernière élabore actuellement une technologie pour retraiter les combustibles nucléaires usés de la centrale de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, afin de réutiliser le plutonium pour alimenter des PRM.
Ce partenariat s’ajoute à un autre, annoncé en février, pour appuyer Rolls-Royce dans le développement de PRM qui pourraient être mis en service dès 2030. SNC-Lavalin a d’ailleurs dirigé la conception modulaire de ce modèle.
Dans le cadre de la plus récente entente avec Rolls-Royce, l’entreprise de Montréal doit étendre son appui à d’autres facettes, allant de la sécurité des installations à la gestion des déchets en passant par la manutention et l’ingénierie mécanique.