Une jeune pousse lève 2 millions de dollars pour du nomadisme numérique en famille

Comment vivent les nomades après avoir fondé une famille ? À l’ère du numérique, ils peuvent confier leurs projets d’évasion à un service clés en main comme celui de Boundless Life, une jeune entreprise montréalaise qui se positionne en quelque sorte comme un Airbnb des déplacements en famille de longue durée.
Boundless Life annoncera dans les prochains jours avoir bouclé un financement d’amorçage d’une valeur de 2 millions de dollars auprès d’investisseurs canadiens et américains, ce qui l’aidera à accélérer le développement de son service d’hébergement assez unique en son genre.
La jeune pousse a l’œil sur les jeunes familles qui désirent s’exiler pour trois, six, neuf ou douze mois dans des destinations pas nécessairement touristiques, mais quand même assez exotiques pour permettre de vivre une expérience dépaysante. Le service en ligne repère des logements dans des quartiers attrayants, fournit l’accès à un espace de travail partagé avec wifi et machine à café et suggère quelques activités touristiques une fois sur place.
Surtout, Boundless Life offre un programme scolaire entier qui couvre l’équivalent des six années du primaire. Les enfants peuvent réintégrer l’école de quartier à leur retour. Le programme s’inspire du cursus finlandais, indique Marcos Carvalho, un des quatre cofondateurs de Boundless Life, qui séjourne présentement à Sintra, au Portugal.
Comme bien des fondateurs d’entreprises, Marcos Carvalho et ses trois partenaires sont probablement leurs propres meilleurs clients. « L’humanité est une espèce qui a été nomade 98 % du temps, dit-il. Ce n’est que depuis l’industrialisation qu’on a adopté un style de vie plus sédentaire, et cela s’accompagne de quelques enjeux, entre autres du côté de la santé. »
On peut arguer que la plupart des humains vivent plus vieux et plus confortablement qu’il y a deux cents ans… mais il y aura toujours une part de gens prête à larguer les amarres pour s’immerger dans une nouvelle expérience culturelle l’espace d’une saison ou d’une année. Le télétravail a bondi depuis deux ans, et bien des employeurs ont abandonné l’idée de regrouper tout leur monde dans un même espace de travail, aussi convivial soit-il…
« Nous avons repéré une centaine de lieux où la qualité de vie est plus élevée. On y a découvert que les gens y vivaient plus heureux. Nous souhaitons aider à créer un monde meilleur en enseignant la richesse de la diversité à nos clients », explique Marcos Carvalho.
Ce monde meilleur est pour le moment réservé à une clientèle capable de payer jusqu’à 7000 euros par mois pour le logement, l’espace de travail et l’école. « Voyager de la même façon à partir d’Airbnb coûterait de 15 à 20 % plus cher », affirme M. Carvalho. Les clients paient en moyenne 4000 euros par mois pour la vie de famille nomade numérique.
Doubler chaque mois
Les 2 millions de dollars que Boundless Life vient de récolter proviennent d’investisseurs renommés, dont des dirigeants de Lightspeed, le réseau Anges Québec et la firme américaine Sequoia Capital. Il aura fallu un an et demi à la jeune pousse montréalaise pour prendre forme et atteindre ce premier jalon. La prochaine étape pourrait arriver plus tôt que tard, car certains investisseurs pressent déjà Boundless Life de penser à sa prochaine série de financement.
« Ça va vite. Nous doublons de taille tous les mois et, ce mois-ci, nous prévoyons générer des revenus de 150 000 $», explique Marcos Carvalho. Quand ils réservent, les clients laissent une caution équivalant à un mois de location. Cela permet d’anticiper la croissance, ce qui plaît aux bailleurs de fonds.
La jeune pousse qui frôle la cinquantaine d’employés devra rapidement ajouter du personnel pour soutenir cette croissance. Elle n’offre pour le moment que trois destinations (Portugal, Grèce et Italie), mais compte en proposer trois autres cet automne. Des membres de son équipe parcourent la planète en accéléré pour en ajouter le plus rapidement possible. L’objectif est d’avoir une trentaine de destinations au catalogue dans trois ans et un total de cent d’ici cinq ans.
Ça va vite. Nous doublons de taille tous les mois et, ce mois-ci, nous prévoyons générer des revenus de 150 000 $.
L’industrialisation a quand même du bon si elle a mené à la création des outils qui permettent d’accéder plus facilement que jamais à ces lieux exotiques, doit concéder Marcos Carvalho. « C’est grâce à la technologie si nous pouvons revenir à un style de vie plus nomade. »