Une première usine de recyclage de batteries sortira bientôt de terre

Recyclage Lithion entamera la semaine prochaine une nouvelle étape dans la construction de la première usine commerciale québécoise vouée au recyclage de batteries aux ions de lithium, utilisées notamment dans les voitures électriques.
« Lundi matin, on commence l’approvisionnement, l’achat d’équipements pour construire la première usine, ici, dans la grande région de Montréal, qui servira à répondre aux besoins de recyclage du Québec et de l’ensemble du nord-est de l’Amérique du Nord », a annoncé le p.-d.g. de l’entreprise, Benoit Couture, en conférence de presse à Montréal, vendredi.
L’usine, qui devrait être fonctionnelle en 2023, traitera près de 7500 tonnes de batteries par an, l’équivalent d’environ 25 000 batteries de véhicules électriques ou hybrides. L’entreprise investira plus de 80 millions de dollars dans le projet.

L’installation va transformer les batteries en poudre noire contenant l’ensemble de leurs matériaux stratégiques. L’entreprise a terminé en janvier dernier la première étape d’une démarche de financement de 125 millions de dollars. Elle avait alors annoncé l’appui financier d’investisseurs, dont le fonds de travailleurs Fondaction et la société de placement sud-coréenne IMM Investment Global.
À l’époque, la participation du gouvernement du Québec n’avait pas encore été déterminée : sa teneur a toutefois été dévoilée vendredi. Investissement Québec contribuera au capital-actions de Recyclage Lithion à hauteur de 15 millions de dollars, ce qui représente une part d’environ 20 %. Québec accordera aussi des subventions totalisant 7,5 millions dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030.
L’entreprise prévoit aussi la construction d’une deuxième usine au Québec. L’usine d’hydrométallurgie traitera la poudre noire ; on y extraira et purifiera les matériaux stratégiques contenus dans les batteries pour qu’ils servent à la fabrication de nouvelles.
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L’objectif est de commencer la construction en 2023 pour une entrée en service en 2025, a dit M. Couture en conférence de presse. L’emplacement n’a pas encore été choisi, mais le parc industriel de Bécancour est dans la mire de l’entreprise.
Le financement annoncé vendredi concernait la première usine, mais le gouvernement souhaiterait également soutenir la deuxième phase de l’aventure, a dit le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
« On espère pouvoir continuer si on est invités dans la phase deux du projet, parce que ce serait logique que l’on continue jusqu’à la fin. »