BRP fabriquera des motos électriques

L’appareil devrait être disponible à partir de la mi-année 2024 en Amérique du Nord et en Europe.
Photo: Capture d'écran YouTube / Can-Am On-Road L’appareil devrait être disponible à partir de la mi-année 2024 en Amérique du Nord et en Europe.

BRP se lance dans la fabrication de motos électriques, a annoncé vendredi le fabricant québécois de véhicules récréatifs, tout en dévoilant des résultats financiers supérieurs aux attentes.

L’entreprise de Valcourt, en Estrie, veut atteindre un rythme de production annuelle de 600 000 motos électriques, a précisé son p.-d.g., José Boisjoli, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes. L’appareil devrait être disponible en Amérique du Nord et en Europe à partir de mi-2024.

Le dirigeant croit que le virage électrique se prendra plus rapidement pour la moto que pour d’autres segments de l’industrie. Outre les aspects techniques, il a mentionné que l’accès aux bornes électriques était plus facile pour les motocyclistes que pour les usagers d’autres catégories de véhicules récréatifs. Aussi, « nous avons constaté que certaines villes limitent l’accès au centre-ville aux véhicules à combustion afin de favoriser les véhicules électriques. Nous croyons que cela pourrait aussi s’étendre aux motos », ajoute-t-il.

Le marché de la moto, d’une valeur estimée de 8 à 12 milliards de dollars, est le plus important de l’industrie du véhicule récréatif, souligne Martin Landry, de Stifel GMP. « Nous aimons le fait que le produit annoncé soit électrique, ce qui permet à BRP de se différencier et de mettre à profit ses investissements dans les batteries. Les concessionnaires risquent de bien accueillir ce nouveau produit, qui pourrait servir à attirer de nouveaux clients. »

Conflit en Ukraine

 

Le chef des finances, Sébastien Martel, a aussi fait le point sur la décision de l’entreprise de couper les ponts avec la Russie dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine. Il a mentionné que la Russie représentait « moins de 5 % » des revenus de l’entreprise. « La bonne nouvelle, c’est que nous avons été capables de rediriger nos véhicules [destinés au marché russe] vers d’autres marchés qui en ont besoin. Nous ne croyons pas que notre décision de ne plus livrer de véhicules à la Russie aura un impact financier. »

M. Boisjoli s’est voulu rassurant quant à l’impact de la guerre sur la chaîne d’approvisionnement. L’Ukraine est un important producteur de gaz néon, une composante essentielle à la production de semi-conducteurs ; le pays représentait près de 70 % de la production mondiale, selon l’agence de notation Moody’s. Le chef de la direction affirme cependant que les activités des fournisseurs ne semblent pas avoir été perturbées pour le moment.

Résultats financiers

 

La société a également dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes au quatrième trimestre de l’exercice 2022 (qui s’est terminé le 31 janvier dernier) et a dit s’attendre à une autre année de forte croissance pour l’exercice 2023.

Les revenus ont augmenté de 29,3 %, ou 532,4 millions de dollars, pour s’établir à 2,35 milliards, BRP ayant observé une forte demande pour « l’ensemble » de ses produits. Le bénéfice net ajusté par action s’établit à 3 $, ce qui représente une hausse de 1,18 $. Avant la publication des résultats, les analystes financiers prévoyaient un bénéfice ajusté par action de 2,53 $ et des revenus de 2,29 milliards de dollars. « Le bénéfice plus élevé que les prévisions s’explique par des marges brutes plus élevées que prévu, soit 26 % contre une prévision de 23,8 %, et des revenus légèrement supérieurs aux attentes », résume Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

La société a également dévoilé ses prévisions pour l’exercice 2023 : elle prévoit augmenter ses revenus de 24 % à 29 % par rapport à l’exercice précédent. Le bénéfice ajusté par action devrait augmenter de 8 % à 12 %, pour s’établir dans une fourchette entre 10,75 $ et 11,10 $.

L’entreprise a aussi annoncé une offre publique de rachat d’actions pour fin d’annulation qui pourra aller jusqu’à 250 millions de dollars et a augmenté son dividende trimestriel de 23 %, à 0,16 $. « C’est une preuve de la confiance de la direction dans l’avenir », estime M. Poirier.

BRP a toutefois prévenu que la chaîne d’approvisionnement continuait de représenter un défi. Elle croit que la première moitié de l’année pourrait être plus « difficile ».

Les stocks des concessionnaires sont en hausse de 21 % par rapport à l’an dernier, une première augmentation depuis près de deux ans. Ils demeurent tout de même inférieurs de 60 % au niveau d’avant la pandémie, souligne M. Poirier.

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