Les investisseurs rassurés - Semaine de consolidation à Wall Street

Les investisseurs vont partir en week-end satisfaits, les marchés ayant consolidé hier leurs gains de la semaine tandis que les craintes d'une double récession de l'économie américaine semblent se dissiper.

Les indices boursiers ont clôturé de façon mitigée hier, après s'être montrés volatils tout au long de la séance en raison de prises de bénéfices. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 0,4 % à 8745,45 points, tandis que l'indice du Nasdaq a abandonné 0,8 % à 1306,12 points. L'indice Standard and Poor's 500, plus représentatif de la tendance générale, a terminé la séance sur un gain de 0,4 % à 908,64 points.

Ces résultats s'ajoutent aux trois séances précédentes au cours desquelles le Dow Jones avait déjà gagné 8,3 %, le Nasdaq 9,2 % et le SP 500 8,5 %. Sur la semaine, la progression des trois indices est respectivement de 5,2 %, 4,7 % et 5,1 %. Larry Wachtel, stratège de la maison de courtage Prudential Securities, soulignait que «cela faisait des mois que le marché n'avait pas réussi à accoler trois jours de hausse, et cela témoigne d'un changement de sentiment du marché».

«Nous avons appris cette semaine que la Bourse a bien touché un plancher» le 24 juillet, a renchéri Peter Cardillo, principal stratège boursier de la maison de courtage Global Partners Securities.

À Toronto, le principal indice de la Bourse de Toronto a terminé la semaine sur un léger gain, bénéficiant de la publication de données encourageantes sur le marché du travail canadien et de la force soutenue du secteur aurifère. L'indice S&P/TSX a ainsi gagné 33,76 points, soit 0,51 %, pour clôturer la séance d'hier à 6645,92 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice a pris 1,7 %.

Le secteur de l'or a grimpé de 5,2 %, poussé par les inquiétudes sur la solidité du dollar américain ainsi que par les plus récentes nouvelles sur WorldCom, dont les irrégularités comptables seraient de 3,3 milliards de dollars plus importantes que prévu. Le secteur aurifère est considéré comme une «valeur refuge» et il est souvent l'un des seuls à profiter des périodes d'incertitude.

Rumeurs

La semaine dernière, les rumeurs allaient bon train sur une possible baisse record des taux directeurs de la Réserve fédérale, le spectre d'une double récession de l'économie américaine («double-dip») semblait s'éloigner. Hier, le département du Travail a annoncé que la productivité aux États-Unis avait augmenté de 1,1 % au deuxième trimestre 2002 par rapport au premier trimestre, et de 4,7 % par rapport au deuxième trimestre 2001. Par ailleurs, les coûts salariaux ont progressé de 2,4 % au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre et reculé de 2,2 % sur un an, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 2 % au deuxième trimestre.

En outre, l'indice des prix à la production aux États-Unis, publié jeudi, a baissé de 0,2 % en juillet par rapport à juin.

Ces chiffres montrent que l'économie américaine est moins dynamique que ne l'auraient espéré les économistes mais ne régresse pas, et que l'inflation est toujours contenue. «Les indicateurs économiques publiés hier sont bons et nous en avions bien besoin», a estimé un analyste. Selon des chiffres annoncés jeudi par le département du Travail, les nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis ont baissé de 15 000 à 376 000 dossiers, au cours de la semaine achevée le 3 août, ce qui apaise les craintes d'une montée rampante du chômage.

Jeudi soir, le groupe de télécommunications WorldCom en faillite a admis que les irrégularités comptables qui lui ont permis d'augmenter artificiellement ses revenus s'élevaient au total à 7,18 milliards de dollars, soit 3,4 milliards de plus que ce qui avait été annoncé. Le marché restait cependant relativement indifférent à cette nouvelle révélation: «Il n'y a plus grand-chose qui puisse surprendre les investisseurs concernant WorldCom, et puis ce titre n'est plus coté», a commenté un courtier.

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