Toronto — Le principal indice de la Bourse de Toronto a terminé la séance d'hier en légère baisse malgré la bonne performance du secteur aurifère, les seuls titres à montrer un peu d'éclat dans un marché plutôt inquiet.

L'indice S&P/TSX a ainsi clôturé la séance en baisse de 32,43 points, soit 0,5 %, à 6486,73 points, miné en outre par le recul enregistré dans les secteurs de la technologie et des télécoms. «Toutes les inquiétudes sur le marché mènent à tous ces mouvements qui ne sont pas connectés avec la réalité», a observé Kate Warne, stratège des marchés canadiens pour Edward Jones, à St-Louis.

Après une ouverture en hausse, motivée par les résultats trimestriels encourageants publiés mardi par le géant américain Cisco Systems, l'optimisme s'est évaporé avec la publication d'un rapport de Moody's Investors Service affirmant que les banques canadiennes étaient plus vulnérables aux pertes sur prêts du secteur des technos et des télécoms que leurs consoeurs américaines, dont les portefeuilles sont plus diversifiés.

Neuf des dix sous-indices du TSX ont terminé la séance avec un recul, tandis que le secteur de l'or a progressé de 1,8 %.

À New York

À New York, les actions américaines ont clôturé en nette hausse hier, grâce à une reprise de fin de séance alimentée par des rachats à bon compte. «Le marché paraît bien mieux qu'il ne l'était voici quelques semaines», a estimé Steve Massocca, analyste chez Pacific Growth Equities. «On se penche sur une sous-évaluation notable [du marché] en comparaison des taux d'intérêt; c'est une notion qui occupe à présent l'esprit des investisseurs.»

Jusque dans les derniers échanges, la Bourse a été indécise, passant du rouge au vert et inversement au gré des inquiétudes que continuent de susciter les perspectives de résultat des entreprises, même après ceux, positifs, annoncés par Cisco Systems mardi. Cisco, la valeur la plus travaillée du Nasdaq, a gagné 92 ¢US, soit 7,6 %, à 12,99 $US. Ses résultats ont dépassé les prévisions mais le leader mondial des réseaux Internet a noté que les clients hésitaient encore à dépenser et, de fait, son chiffre d'affaires a été un peu en deçà des prévisions.

Le Dow Jones gagne 182,06 points, soit 2,2 %, à 8456,15 points, et le Nasdaq 21,35 points, soit 1,7 %, à 1280,90 points. L'indice S&P 500 prend 17,20 points, soit 2 %, à 876,77 points.

«Il y a eu de bons achats d'institutionnels, ainsi que des ventes sporadiques», note Harry Michas, trader d'indices boursiers chez manmarketmonitor.com. «Les vendeurs à découvert ont eu la haute main ce matin, jusqu'à ce que tombe le crédit à la consommation cet après-midi. L'indicateur a dépassé les prévisions et provoqué des rachats de découverts», dit Burton Schlichter, chez Lind-Waldock & Co.

Le crédit à la consommation a augmenté de 8,4 milliards de dollars à 1713 milliards (en données corrigées des variations saisonnières) en juin, contre 9,5 milliards en mai et 7,8 milliards attendus par Wall Street.

La Bourse avait progressé la veille sur l'espoir d'une baisse des taux de la Réserve fédérale cette année pour redonner du mordant à l'économie. De l'avis d'un opérateur, cet espoir a pu motiver également la reprise de fin de séance hier. «Il y a la Fed la semaine prochaine et on anticipe beaucoup une nouvelle détente monétaire pour le restant de l'année», dit cet opérateur, sous le couvert de l'anonymat.

Glenn Hubbard, le conseiller économique de la Maison-Blanche, a jugé que la reprise économique, quoique modeste, demeurait intacte et que les risques d'une rechute dans la récession étaient faibles. Il a toutefois ajouté que la perte de richesse induite par le marasme boursier était suffisamment importante pour amener une révision à la baisse des prévisions de croissance. Il a enfin observé que les réductions de taux déjà faites par la Fed étaient loin d'avoir produit tous leurs effets, jugeant qu'il fallait pour cela un délai d'un an à un an et demi.